Missions de DG au CDG de Loire-Atlantique d’un côté. Obligations de présidente du SNDGCT de l’autre. Au milieu un agenda rempli. « Il y a les sollicitations, les invitations du SNDGCT. Les priorités du travail. Et des temps repères liés à mes convictions personnelles. C’est ainsi que je parviens à équilibrer et étanchéiser ce grand ensemble. » Des journées qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas. Tout comme ces deux rôles. « Il y a une différence intéressante et délicate. Lorsque je suis côté CDG, que je me porte comme force de proposition et à l’impulsion d’initiatives et de projets, il y a une présidence et un conseil d’administration qui prend les décisions. Au SNDGCT, je dois être moteur et décider in fine même s’il y a une équipe. Ma capacité est, en effet, d’entrainer et de communiquer de l’énergie. »
Dans cette dissonance, Hélène Guillet accorde toutefois un même procédé : agir avec le collectif. « Je suis convaincue que c’est la force des organisations. Cela permet de prendre en charge les complexités, de partager le travail, l’engagement et donc de démultiplier la capacité d’intervention sur les territoires, explique-t-elle avant de nuancer. Cela ne veut pas dire que tout le monde décide de tout. Mais chacun assume sa place et son niveau de responsabilité. C’est aussi une question de sécurité. »
Avancer et emmener
Femme de progrès et de challenge, issue du « bloc local », Hélène Guillet a pris en 2020 la tête du CDG de Loire-Atlantique. « Trois éléments m’ont motivée. Le premier, c’est le pas de côté par rapport à l’exigence de l’action publique directe. Je sortais de gros projets de réorganisation dans les structures où j’avais évolué. Ensuite, je trouvais particulièrement intéressant le territoire du CDG. À savoir, un champ départemental avec une ambition à échelle régionale. Le CDG est coordinateur pour le compte des 5 centres de gestion des pays de la Loire. Et il y avait le défi de mettre en place un schéma régional de coopération et mutualisation, précise-t-elle. Et enfin, j’étais convaincue qu’un centre de gestion avait une place à occuper auprès des employeurs publics, notamment en tant que levier en matière des politiques des ressources humaines. 4 ans après, nous voyons bien que nous sommes en plein dedans lorsque l’on parle d’attractivité, de marque employeur, de soutien aux employeurs, du rapport au travail des nouvelles générations… »
Entreprise d’envergure menée par la DG : la transformation « fond et forme » du CDG dans son rapport aux collectivités de Loire-Atlantique et dans sa relation d’employeur vis-à-vis des agents… « Elle porte surtout sur les enjeux RH et les besoins des employeurs et des dirigeants territoriaux à 5 à 10 ans. » Originalité de ce plan : s’appuyer sur les forces internes et sur la réalisation de plusieurs diagnostics (territoires, finances, accueils publics ). « Nous sommes allés chercher en quantitatif et en qualitatif pour mieux répondre, de manière adaptée, aux 310 employeurs qui managent plus de 30 000 agents au total, pointe Hélène Guillet. Tout cela a été fondateur. Bien entendu, il a fallu accompagner cette transformation. Et les équipes ont très bien réagi. Elles avaient envie. Et aujourd’hui, je ressens un enthousiasme et des résultats concrets sur le terrain ». En 2023, les équipes du CDG ont notamment expérimenté un « hors les murs » et ont proposé, sur le terrain, des offres d’accompagnement individuel, de conférences, de webinaires… « Cette année, les agents ont proposé une soixantaine de dates tout aussi variées. C’est assez énorme ! Et cela veut dire que les équipes adhérent, s’engagent. »
Le CDG est, par ailleurs, pilote, à l’échelle de la région, d’un schéma de mutualisation et de coopération. « Cela sans structure juridique porteuse. Nous sommes notamment en train de monter un projet unique autour de la prévoyance pour 1 400 collectivités et 75 000 agents. Nous déployons un marché. Tout sera opérationnel au 1er janvier 2025. Ce projet tient sur la capacité de portage consensuel par les 5 centres de gestion. »
Agir et réagir
Femme d’action (publique) et de résolution, Hélène Guillet est, parallèlement, mobilisée avec le SNDGCT depuis 2012. Membre de son exécutif national depuis 2016, elle a été nommée présidente déléguée en 2021 avant d’être élue à la présidence en octobre 2022. « J’y ai réfléchi assez longuement. Cet engagement bénévole mobilise du temps et une forte concentration. J’ai décidé de proposer ma candidature, car je savais pouvoir apporter une expérience, une expertise et une vision intéressantes au syndicat. Sans oublier que le réseau et les contributions du syndicat bénéficient, d’autre part, au CDG. »
« Actuellement, nous menons avec le SNDGCT une étude des attentes et des besoins de nos adhérents et des non-adhérents sur le syndicat. Cela inclut une étude de positionnement et d’image du SNDGCT. C’est un de mes fondamentaux ; savoir objectiver. Savoir si on est bien là où on nous attend. Avoir une réalité pour redonner du sens et une trajectoire. »
Aux membres du SNDGCT, Hélène Guillet avait dessiné un cap et fait une promesse : agir pour l’avenir. Et cela autour d’objectifs durables, d’égalité, de partage et de liens humains… En pointant également des sujets précis, dont celui des grilles salariales et de la dimension pédagogique autour des métiers. « Ce projet de mandat se termine en 2025. Il s’est déployé autour de 4 champs : communication, relation entre les territoires, organisation et partenariat, détaille la présidente. Nous avons structuré les contributions. par exemple récemment sur la décentralisation avec Éric Woerth. Ou encore sur la responsabilité du dirigeant avec Christian Vigouroux. Mais aussi sur les transitions. Nous avons très bien travaillé avec le gouvernement et le ministre Guerini. Malheureusement, nous n’avons pas pu aller au bout des projets avec la dissolution de l’Assemblée nationale… J’attends maintenant la suite …. Pourra-t-on continuer à avancer sur les sujets « service public », « les parcours rémunération » qui vont peut-être être stoppés ou transformés sous des angles complètement différents… ? Par expérience, nous savons qu’un changement de cabinet entraine un recommencement. Il va falloir renouer du lien, prendre du temps que nous n’avons plus. Mais nous serons là et ferons entendre notre voix. »
Jérémy Paradis, Rédacteur en chef WEKA Le Mag
Territorialis et le monde en transformation « Notre conférence d’ouverture plénière posera les enjeux de ce débat entre résilience et connectivité. L’idée est de parler de l’IA générative en replaçant le lien humain au cœur du sujet. Il y aura aussi des ateliers à visée opérationnelle pour les cadres dirigeants et des propositions de réflexions et boites à outils multiples. » |