En Isère, mieux connaître les conduites à risques des adolescents pour mieux les prévenir

Publié le 28 mars 2018 à 13h00 - par

C’est une « expérience unique » à l’échelle de la France qui pourrait bien essaimer : un Observatoire territorial des conduites à risques de l’adolescent (Otcra) a été inauguré mardi 27 mars à Grenoble, avec l’ambition de faire de la prévention sur mesure dans les collèges.

En Isère, mieux connaître les conduites à risques des adolescents pour mieux les prévenir

« Plus on agit précocement, moins on sera sur des addictions » à traiter par la suite, a déclaré Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), venu soutenir l’initiative qui allie « le triptyque magique de recherche, école et éducation en santé ».

Si à 17 ans, la plupart des jeunes ont déjà « expérimenté » alcool, tabac et cannabis, « ces substances ne sont pas un problème pour les collèges mais il est intéressant d’avoir des données très tôt », a souligné Laurent Bègue, directeur de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Alpes.

Une enquête d’envergure a été menée d’octobre 2017 à février 2018 auprès de plus de 8 000 élèves de 4e, de 13 ans en général, dans 69 collèges du département de l’Isère, à l’occasion de l’implantation du programme européen « Unplugged » de mesure et promotion des compétences psycho-sociales (CPS).

« Ce sont ces compétences qui nous permettent de mieux nous adapter au quotidien et qui vont nous éviter d’avoir recours aux béquilles que sont les drogues ou les conduites à risques », a expliqué Rebecca Shankland, maître de conférence de psychologie à l’Université Grenoble Alpes.

Concept défini par l’OMS il y a 25 ans, ces compétences sont émotionnelles (gestion du stress, estime de soi), cognitives (pensée critique, prise de décision), sociales (communication, empathie) et leur renforcement est très utilisé dans les programmes d’éducation à la santé où l’enfant devient acteur de sa santé.

« Les produits et comportements à risques sont utilisés par les jeunes pour mieux s’intégrer et pour gérer leurs émotions. Développer les CPS permet de faire un autre choix » et de l’assumer face aux autres, a insisté Mme Shankland.

Les CPS, « on les aime toutes comme les Pokemon, mais elles ne se valent pas ! », a souligné M. Bègue, en présentant les premiers résultats de l’enquête, qui interrogeait les collégiens sur leur ressenti à l’école, dans leur famille, leur consommation de drogues licites (tabac, alcool), illicite (cannabis) et des écrans, nouveau fléau.

Chaque collège a ainsi accès à une photographie de son établissement et va pouvoir cibler davantage ses actions de prévention. Dès la rentrée 2018, certaines interventions devraient être réalisées par les étudiants en « service sanitaire ».

Dans l’attente, l’Otcra, c’est aussi un site internet et une présence sur les réseaux sociaux.

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