Dans un rapport remis au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), qui réunit les acteurs majeurs des politiques jeunesse (État, collectivités territoriales, partenaires sociaux, des jeunes, etc.), s’est dit « favorable à un service national universel non obligatoire, au sens de “ouvert à tous les jeunes de manière volontaire” ».
Selon le rapport, si le caractère obligatoire était finalement retenu, le service national serait « susceptible (…) de provoquer une rupture dans le parcours de formation, d’emploi ou dans la vie de famille du jeune ».
Il serait alors nécessaire de « réfléchir aux dérogations et aménagements possibles », prônent les auteurs du rapport. Avec une crainte : la « multiplication des dérogations » pour certains profils, comme les jeunes parents isolés, les entrepreneurs ou encore les jeunes en situation de handicap.
« L’option d’un service national obligatoire fait également craindre un régime de sanctions en cas de non réalisation du service national », qui priverait les jeunes de passer leur permis, entrer à l’université ou passer des concours de la fonction publique, poursuit le rapport.
Le candidat Emmanuel Macron avait promis en mars 2017 qu’il rétablirait un « service national obligatoire et universel », d’une durée d’un mois et pour l’ensemble d’une même classe d’âge, « soit environ 600 000 jeunes par an ». Mais l’application de cette promesse semble depuis quelques semaines virer au casse-tête, les militaires se montrant sceptiques et le monde éducatif plus que perplexe sur sa mise en œuvre.
Le COJ privilégie dans son rapport le scénario d’un « service discontinu », avec quatre sessions d’une semaine, qui « permettrait plus de souplesse et pourrait favoriser une plus grande mixité ».
Pour Simon Besnard, son président, ce rapport analytique doit servir de « base de travail pour la suite ».
« On n’attend pas forcément que le gouvernement revienne sur le caractère obligatoire du service, mais on attend de ce rapport qu’il ouvre le débat », a-t-il déclaré à l’AFP, expliquant avoir « senti de fortes réticences de la part des jeunes sur ce caractère obligatoire ».
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