L’accueil des sans-abris toujours défaillant l’été

Publié le 13 août 2012 à 0h00 - par

La Fnars vient de publier son sixième baromètre 115, qui propose une analyse de la prise en charge des personnes à la rue ayant sollicité le 115 en juillet 2012.

« Malgré la volonté de la ministre en charge du logement d’en finir avec la gestion saisonnière de l’hébergement, l’accueil des sans-abris se révèle, une nouvelle fois, défaillant cet été, plus encore qu’en hiver, se désole la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Pris entre une demande qui ne cesse de croître et des moyens en berne (la plupart des places hivernales sont désormais fermées), les écoutants du 115 ne répondent positivement qu’une fois sur trois aux demandes d’hébergement. »

En juillet, les demandes au 115 ont été équivalentes à celles enregistrées sur la période hivernale, observe la Fnars. L’urgence sociale ne se limite pas aux périodes de grands froids, rappelle la fédération. En été comme en hiver, les personnes sollicitent un hébergement. « Pire, certaines de ces demandes sont la conséquence directe de la poursuite de la gestion saisonnière du dispositif d’hébergement », s’insurge la Fnars. En effet, la fermeture de la quasi-totalité des places du plan hivernal génère, mécaniquement, remises à la rue et hausses de la demande dans la foulée. « Parmi ces places hivernales, certaines sont pourtant disponibles dans les centres, attendant sagement derrière leur porte le tour de clé du 1er novembre. Faute de moyens pour les mettre à disposition des personnes, on envoie ces dernières à l’hôtel, quand on ne les laisse pas à la rue », dénonce la fédération. « Enfin, que dire de la fermeture durant l’été de places d’hébergement censément pérennes, parce que le personnel en vacances ne peut être remplacé (faute de crédits), ou par choix politique dans des stations balnéaires lorsque des élus locaux préfèrent fermer les centres pendant la période touristique ? », interroge la Fnars.

En juillet, sur l’ensemble des demandes d’hébergement faites au 115 sur les 37 départements de l’échantillon du baromètre de la Fnars, plus des deux tiers (70 %) n’ont pas donné lieu à un hébergement, contre la moitié, en moyenne, sur les cinq mois d’hiver. L’absence de places disponibles constitue, à nouveau, le principal motif de non-attribution.

Malgré les injonctions ministérielles, les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) ne sont pas en mesure de proposer des solutions de relogement adaptées aux personnes et aux familles. La consigne adressée par Cécile Duflot reste donc en suspens et le recours aux nuitées hôtelières (30 % des orientations en juillet, contre 18 % en février), pour faire face à la fermeture des places hivernales, n’a pas permis de répondre à l’ensemble des demandes, ni d’éviter la remise à la rue de personnes, constate la Fnars. « En définitive, pour l’ensemble des personnes concernées, à l’hôtel comme sans solution, on est très loin d’un accès à l’autonomie. Et la note de l’urgence s’allonge dans une fuite en avant qui se fait au détriment de l’accompagnement vers le logement, la contrainte budgétaire obligeant au redéploiement des crédits. »

En juillet, ce sont les personnes en famille qui ont le plus sollicité le 115, contre les hommes seuls cet hiver, selon le baromètre 115. Or, les réponses pour les familles continuent de faire défaut. Les nuitées hôtelières constituent généralement la seule alternative, souvent pour des courtes durées, dans des conditions inadaptées à la vie familiale. « Face à la pénurie de places d’hébergement, aggravée en été, la sélection des publics est inévitable et les principes d’inconditionnalité et de continuité de l’accueil toujours moins effectifs », conclut la Fnars.

L’ensemble des données est disponible sur : www.fnars.org.


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