Journée nationale de la police municipale : réaction du syndicat majoritaire

Publié le 17 juin 2011 à 0h00 - par

Suite à la journée nationale de la police municipale qui se tenait hier à Nice, et à notre article en présentant les attentes, Yannick Cheveau, secrétaire général adjoint du Syndicat national de police municipale, a souhaité réagir.

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« En lisant votre article, on pourrait supposer que le syndicat de policiers nationaux Alliance se pose en contre-pouvoir au SNPM-CFTC et aux avancées de statut dans la police municipale. Or, au contraire, lors de cette journée, Alliance s’est montré pro-police municipale, pro-armement, pro-avancées » réagit tout d’abord Yannick Cheveau, secrétaire général adjoint, chargé de communication et délégué départemental en Haute-Garonne au sein du SNPM-CFTC.

Une fois cette précision apportée, le représentant des policiers municipaux revient sur la journée en elle-même. « C’est un gros mécontentement. Nous sommes déçus par les mesurettes annoncées en lieu et place des réelles avancées pour lesquelles nous avions de gros espoirs ». Et d’évoquer le décret attendu concernant l’harmonisation, l’obligation et la prise en compte dans le calcul des retraites de l’Indemnité spéciale de fonction (ISF), qui peut représenter jusque 20 % de la rémunération. « En comparaison, un agent de police municipale gagne 500 à 600 euros de moins qu’un agent de police nationale ou de gendarmerie, ce qui, en début de carrière, se ressent énormément. Et avec 30 ans de carrière, un agent peut se retrouver avec une retraite de moins de 1 000 euros, parce que l’ISF n’est pas prise en compte dans le calcul ». L’ISF, qui relève du bon vouloir du maire, donne à celui-ci un moyen de pression sur ces agents qu’une harmonisation permettrait d’atténuer.

Autre sujet qui fâche, les gilets pare-balles et le port d’arme. Le SNPM attend toujours le décret relatif aux premiers, et ne se satisfait pas des 10 000 « demi gilets pare-balles » promis par le ministre. « Nous sommes dans une totale colère. Le but de ce congrès était de faire prendre conscience que la police municipale prend part à la sécurité. Merci à Christian Estrosi d’avoir pris l’initiative d’organiser cette journée, merci aux maires UMP et PS qui sont intervenus positivement. Mais au final, le ministère a suivi le lobbying de l’AMF, qui met son véto sur toute avancée » affirme le responsable syndical, qualifiant par ailleurs d’ « inacceptables » les déclarations du syndicat de police nationale SGP-FO, « à les écouter on ne sert à rien, on ne devrait pas être armés, voire ne pas exister ». Concernant l’armement, la mesure phare attendue, Yannick Cheveau estime que « c’est inconscient de laisser des policiers non-armés. Un policier doit être équipé ».

Face à toutes ces déceptions, le SNPM s’apprête à réagir via un communiqué. « Claude Guéant avait ouvert les portes des négociations. On ne s’attendait bien sûr pas à tout obtenir dès le premier jour. Mais on espérait des engagements sur les avancées souhaitées. Au lieu de ça, on a, par exemple, la proposition de réétudier la possibilité d’accorder une médaille ! ».

Yannick Cheveau met ensuite en garde les maires qui négligent leur police municipale sous prétexte que la sécurité doit être assurée par la police nationale et la gendarmerie. « Lorsqu’il y a une forte délinquance, ce discours ne peut plus suffire, le maire est garant de la sécurité publique, et se doit d’agir. Une grosse erreur, c’est de ne pas voir la nécessité d’avoir une police municipale, à l’heure où les effectifs de la police nationale sont réduits. Lorsque le commissariat aura fermé et les fonctionnaires auront été transférés dans des communes moins tranquilles, qui assurera la sécurité ? Lorsque la délinquance se développera, tout le monde criera au loup ! ». À l’aube d’une année riche en enjeux électoraux, il conclut que « la sécurité n’est pas une idéologie politique, elle est un droit pour tous ».

Communiqué du SNPM du 20 juin 2011

Policiers municipaux : Le Choc !

Le Syndicat national des policiers municipaux ACCUSE la journée du 16 juin 2011 comme les 20 000 policiers municipaux français. Les espoirs qui partageaient les esprits de la grande majorité d’entre nous se sont évaporé une fois les déclarations de Monsieur Le ministre de l’Intérieur Claude GUÉANT, accomplies avec ses cinq mesurettes :

« Première mesure : À la suite du rapport de l’inspection générale de l’administration lancé à la demande du président de la République après la mort d’Aurélie FOUQUET, le ministre a annoncé que les conventions de coordination qui répartissent les missions entre les forces de sécurité locales et nationales et qui organisent leur coopération, allaient être rénovées.

Deuxième mesure : Claude GUÉANT a lancé le chantier de la création d’une médaille d’honneur de la police municipale afin qu’une reconnaissance spécifique vienne récompenser les policiers municipaux qui se distinguent, chaque année, dans des actions particulièrement méritoires.

Troisième mesure : Le ministre a annoncé la poursuite de l’effort en matière de formation et de professionnalisation des polices municipales. Claude GUÉANT a en particulier insisté sur l’extension de l’obligation de formation continue aux directeurs de police municipale, la création d’une formation restreinte, adaptée aux anciens gendarmes ou policiers nationaux qui souhaitent rejoindre les rangs de la police municipale et sur le développement de formations spécialisées pour les brigades équestres et cynophiles, avec un contrôle régulier des acquis.

Quatrième mesure : L’État va consentir un effort financier exceptionnel pour équiper de gilets pare-balles les polices municipales armées. Claude GUÉANT a ainsi pris l’engagement au nom du gouvernement de subventionner à hauteur de 50 % les 10 000 gilets encore nécessaires pour équiper les policiers municipaux qui sont dotés d’une arme pour un montant de 2 millions d’euros.

Cinquième et dernière mesure : Claude GUÉANT a décidé de relancer la commission nationale consultative des polices municipales. Cet organe tripartite associant les représentants de l’État à ceux des communes et des syndicats de police municipale a pour vocation de devenir l’organe de dialogue et de décision privilégié des maires avec leurs forces de sécurité. »
Une chose est sûre ; la déception est grande et la colère, pourtant déjà à sa limite haute, atteint aujourd’hui son paroxysme ….
Qu’un syndicaliste représentant FO-SGP de la police nationale, déclare des absurdités (changer la couleur de nos uniformes etc…) Cela ne bouleverse personne. Mais que notre ministre ne mette pas les promesses du président Nicolas Sarkozy en application nous laisse sans voix !!!!!!!!!!
Dans cette France si démocratique, pourquoi les élus locaux de gauche comme de droite, dont certains ont des mandats électifs nationaux, refusent toute avancée pour leurs policiers municipaux, tout en promettant le meilleur à chaque élection ? Parce que certains utilisent leur police municipale comme un joker électoraliste face à un certain parti ou face à la demande grandissante de sécurité des électeurs.
C’est de la police électoraliste
A-t-on déjà vu les maires de l’AMF supprimer leur police municipale et républicaine ? Bien sûr que non, ce serait trop dangereux politiquement et surtout électoralement. En revanche les considérer comme de simples agents territoriaux en lieu et place de VRAIS policiers, les sous équiper, les payer au lance-pierre, pour cela, beaucoup d’entre eux savent le faire !
Aujourd’hui ne pas rendre le gilet pare-balles obligatoire est inconcevable.
Pourquoi les élus ont-ils bloqué ce minimum vital pour un policier municipal (fille, fils, père ou mère de famille). Peut-être faudrait-t-il attendre que ce soit un fils ou fille d’élus qui tombe sous les balles d’un malfrat pour que cela change ?
Le volet social tant attendu est transmis à des négociations futures comme d’ailleurs l’armement. Cela fait 20 ans qu’on nous ballade. Toutefois, Messieurs les élus de l’AMF, nous saurons nous en rappeler le moment venu ! Nous nous souviendrons des propos fracassants de certains maires qui considèrent que « policier municipal », c’est jouer à la baballe avec les voyous et que la police municipale c’est aussi seulement le stationnement payant aux horodateurs.
NOUS N’OUBLIERONS PAS MESSIEURS LES ÉLUS DE GAUCHE COMME DE DROITE, QUAND VOUS VIENDREZ NOUS VOIR DANS NOS POSTES À L’HEURE DU RENDEZ-VOUS AUX URNES !
Après les éloges de tous les participants aux premières rencontres de la police municipale à Nice : la police municipale, 3e force de sécurité, la police municipale de France, le grand partenariat avec la police nationale et la gendarmerie, nous sommes évidemment les plus dociles.
Nous attendions beaucoup plus de nos éminents élus et un peu plus de courage de notre ministre.
Pour autant le SNPM continue le combat. Les rendez-vous fixés pour la continuité de nos actions sont nombreux et les collaborateurs, élus de tous bords favorables à la profession sollicitent d’ores et déjà des réunions de travail pour un futur plus radieux et des annonces à la hauteur des revendications.
Le Syndicat national des policiers municipaux ne ferme la porte à personne, mais rappelle simplement que le cahier revendicatif ne date pas d’hier et que depuis 25 ans notre patience est désormais, un vague souvenir.
Les annonces du 16 juin 2011 ne font qu’ouvrir une nouvelle fois des chantiers et des négociations. Il est temps que nos éminents responsables aient du courage, car la prochaine fois qu’un policier municipal sera grièvement blessé ou décédera en service, ils ne pourront pas dire : « je ne savais pas ».
Toutefois ils auront une médaille à donner et ils n’auront pas besoin de chercher comme avec Aurélie comment décorer un des nôtres !!!!!!

Le Syndicat national des policiers municipaux demande une nouvelle fois au ministre de l’Intérieur de prendre immédiatement trois décrets urgents :
– Décret sur le port obligatoire du gilet pare balle
Doit être spécifié : « Tout fonctionnaire de police municipale revêtu de son uniforme et porteur de ces insignes doit être doté d’un gilet pare balle »
– Décret sur l’instauration de l’ISF obligatoire
Doit être spécifié : « Tout fonctionnaire de police municipale revêtu de son uniforme et porteur de ses insignes doit toucher L’ISF Taux Maximum »
– Décret sur l’instauration de l’Armement afin que cela deviennent la règle
Doit être spécifié « Tout fonctionnaire de police municipale revêtu de son uniforme et porteur de ses insignes doit être doté d’une arme de poing 4e catégorie »

Nous demandons également l’ouverture de négociations immédiates sur l’intégration de la prime dans la retraite.
La police municipale est une police républicaine, la seule police de proximité !
Notre réaction sera à la hauteur de notre déception

Frédéric FONCEL, Président du Syndicat national des policiers municipaux


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