Le télétravail : une pratique encore embryonnaire dans la Fonction publique

Publié le 3 avril 2014 à 0h00 - par

Dans le cadre des expérimentations en cours, seuls des établissements publics et des collectivités locales ont une vision globale et stratégique du télétravail.

Le télétravail est une modalité d’organisation du travail qui fait référence à la réalisation de tâches « à distance ». Il apporte une réponse concrète aux problèmes quotidiens des personnels. Il se traduit par des gains réels pour les agents en matière de réduction du stress dû au transport et de reconquête de temps au profit d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et privée. Il apporte une plus grande responsabilisation dans le travail.

Dans le secteur public, c’est toutefois une pratique encore embryonnaire avec des expériences positives et variées. La fonction publique territoriale apparaît plus entreprenante en matière de télétravail que la fonction publique d’État ou hospitalière.

Les caractéristiques du télétravail

La forme de télétravail la plus utilisée est le télétravail à domicile. Cette modalité d’organisation du travail n’est cependant pas faite pour tout le monde et repose sur une relation de confiance. Les deux critères de réussite sont la confiance construite sur les résultats du travail réalisé et l’autodiscipline du télétravailleur.

Le télétravail concerne tous les personnels, hommes et femmes, dans la mesure où leur activité est réalisable à distance. La plupart des postes dont l’activité est principalement administrative sont ainsi compatibles avec le télétravail dans le cas de durée hebdomadaire courte (un à deux jours par semaine). Seuls les métiers qui imposent d’être en présence du public, en contact avec la nature ou des équipements techniques semblent à exclure du télétravail.

Le télétravail est une modalité efficace pour répondre aux problèmes de maintien ou de retour progressif en activité en cas de problèmes de santé. Il est peu utilisé comme modalité d’accompagnement aux réorganisations impliquant des transferts géographiques. Les organisations représentatives du personnel s’impliquent avec intérêt pour porter des projets autour du télétravail.

Freins et obstacles au télétravail

Dans un contexte de réformes et d’économies, les responsables sont frileux face au télétravail car ils craignent d’attirer l’attention ou de trahir l’existence de sureffectifs. La numérisation intégrale des documents n’est pas un préalable au télétravail, mais facilite grandement la vie du télétravailleur et de son entourage professionnel. Elle n’est cependant pas possible dans toutes les structures.

L’encadrement de proximité préfère aussi avoir les personnels « sous la main ». Le développement du télétravail ne porte de ce fait que sur de faibles effectifs. Le fonctionnement même du dialogue social ne privilégie pas non plus cette modalité de travail, souvent associée à une image de mauvaise connaissance du travail réel.

D’autres obstacles limitent le télétravail comme le manque d’ambition des employeurs qui n’osent pas se fixer d’objectifs de gains concrets. Les risques de dérive vers un « droit au télétravail » et d’irréversibilité de la mesure appliquée, le rendent inacceptable pour certains employeurs.

Pour réussir, la mise en place du télétravail nécessite une nouvelle organisation du travail avec instauration d’objectifs personnels ou d’équipe et de suivis d’activité pour tous les agents. Elle doit être concertée et maîtrisée car elle modifie durablement le rapport entre les employés et l’employeur. Et cela, toutes les collectivités territoriales ne sont pas en capacité de l’accompagner.

 

Source : Perspectives de développement du télétravail dans la fonction publique, rapport du CGIET


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