Traitement des fonctionnaires : point d’indice gelé pour la deuxième année consécutive

Publié le 20 avril 2011 à 0h00 - par

Le gouvernement a annoncé mardi le gel du point d’indice utilisé pour calculer le traitement des fonctionnaires, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux. Ceux-ci ont quitté la réunion en guise de protestation.

Ambiance électrique ce 19 avril au ministère des finances ? Le gouvernement a décidé de suivre l’avis de la Cour des comptes qui préconisait, à l’automne dernier, un gel du point d’indice servant de base au calcul des traitements des fonctionnaires, jusque fin 2013, pour maîtriser les dépenses publiques.

Cette décision, qui s’applique à l’année 2012, est peu surprenante en soi mais a déçu les syndicats, qui ont donc quitté la réunion, dénonçant une absence totale de négociation.

Mais le désaccord porte surtout sur une question de point de vue : les représentants des fonctionnaires considèrent que le pouvoir d’achat dans les trois fonctions publiques a baissé au cours de la dernière décennie, l’indice en question ayant augmenté de 0,86 % par an, face à une inflation annuelle de 1,61 %. À l’opposé, George Tron et François Baroin, respectivement secrétaire d’État à la Fonction publique et ministre du Budget et de la Fonction publique, estiment que le pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’État a cru de 10 % depuis 2007. Comment tirent-ils ces conclusions ?

En prenant en compte les évolutions de carrières et leurs conséquences sur les traitements des agents, les réformes statutaires telles celle de la catégorie B, et la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA).

Le gouvernement estime donc qu’il y a hausse globale du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Mais ce sans tenir compte des spécificités propres aux trois fonctions publiques. Ainsi, si ces conclusions sont cohérentes concernant la fonction publique d’État, elles sont moins évidentes pour la territoriale, où seuls 5,3 % des agents ont bénéficié de la GIPA en 2009, et où les perspectives d’évolutions de carrière sont plus limitées dès lors que la collectivité-employeur est de taille réduite.

Les syndicats dénoncent donc un risque de paupérisation des agents publics, notamment dans la fonction publique territoriale, dont la moitié des agents gagnent moins de 1 500 euros par mois.


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