La chirurgie ambulatoire est « une voie d’avenir » mais « ce n’est pas la poule aux œufs d’or », a déclaré le président de la FHF Frédéric Valletoux lors d’une conférence de presse, se disant « agacé » par les évaluations de la Cour des comptes qui a chiffré à cinq milliards d’euros les économies réalisables dans ce domaine. En France, 40 % des séjours à l’hôpital ou en clinique sont déjà pris en charge en ambulatoire mais « ce taux est très différent d’une catégorie d’établissement à l’autre », et en fonction des spécialités, relève la fédération. Les opérations de la cataracte, par exemple, sont effectuées à 80 % en ambulatoire, tandis que ce taux est beaucoup plus faible en cardiologie.
M. Valletoux, s’appuyant sur une étude de la FHF, estime « atteignable » et « raisonnable » un taux moyen de prise en charge en ambulatoire de 56 % au niveau national, après avoir écarté les cas non éligibles (patients âgés, entrées par les urgences, transferts, chirurgie lourde, etc.). Des améliorations de l’ordre de 15 % à 20 % existent notamment en chirurgie orthopédique, viscérale et gynécologique, a témoigné Béatrice Vinson-Bonnet, chirurgien au centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), pour laquelle le développement de l’ambulatoire représente « un vrai progrès au niveau sociétal ». Pour autant, même en atteignant un taux de 100 % sur les 56 actes les plus fréquents, les économies attendues pour l’assurance maladie seraient limitées à 570 millions d’euros, selon la FHF. Cette évaluation s’appuie sur l’écart de coût entre les tarifs ambulatoires et les tarifs conventionnels appliqués par l’assurance maladie. « C’est un segment important pour la maîtrise des dépenses de santé, ce n’est pas le seul », a souligné Gérard Vincent, délégué général de la FHF.
De son côté, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, juge également « infondé » le montant de la Cour des comptes : « sans doute des économies peuvent être faites, le recours à l’hôpital ne doit pas être systématique mais n’imaginons pas qu’on va comme cela en quelques mois trouver monts et merveilles en termes d’économies dans ce secteur », a-t-elle dit lors de ses vœux à la presse. « La chirurgie ambulatoire, ça suppose des adaptations culturelles de la part des professionnels mais aussi des patients, ça suppose des réseaux de soins en ambulatoire car ce qu’on ne fait pas à l’hôpital, il faut que ce soit fait en ambulatoire », a-t-elle ajouté.
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