Greffe : Annecy premier hôpital autorisé à prélever après arrêt de traitements

Publié le 2 décembre 2014 à 0h00 - par

L’hôpital d’Annecy est le premier hôpital en France à pouvoir pratiquer des prélèvements d’organes sur des patients décédés après la décision d’arrêter des traitements qui les maintenaient en vie, a annoncé mardi 2 décembre l’Agence de la biomédecine.

Greffe : Annecy premier hôpital autorisé à prélever après arrêt de traitements

Cet établissement public chargé notamment d’encadrer les questions liées aux greffes, a confirmé, suite à une information de France Info, que le Centre Hospitalier Annecy Genevois était le premier établissement à avoir signé une convention spéciale avec l’Agence lui permettant de pratiquer de tels prélèvements. Il s’agit de prélèvements d’organes effectués sur des personnes, généralement plongés dans des comas irréversibles, qui décèdent à la suite d’une « limitation ou d’un arrêt » des soins qui les maintenaient en vie. Depuis la loi Leonetti de 2005 qui proscrit l’acharnement thérapeutique, il peut être décidé d’arrêter des traitements vitaux lorsque ces soins « apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ».

L’Agence de la biomédecine a mis au point ces deux dernières années un protocole spécial, en concertation avec des experts (urgentistes, réanimateurs, spécialistes de la fin de vie), que les hôpitaux qui souhaitent pratiquer ce type de prélèvements devront suivre. Ce protocole prévoit notamment que la décision d’arrêter les traitements est « indépendante » de celle de prélever des organes. Il doit y avoir une strict « étanchéité » entre les équipes de réanimation et celles de prélèvement, pour éviter que la décision des uns n’influe sur les choix des autres.

La France veut augmenter le nombre de greffons disponibles et réduire le déficit important en matière de transplantations: en 2013, 5.123 greffes ont été réalisées alors que 18.976 personnes étaient en attente d’une greffe. Ce type de prélèvements est déjà possible dans plusieurs pays: aux Etats-Unis ils représentent environ 10% du volume total des prélèvements d’organes, en Belgique 19%, aux Pays-Bas 51% et au Royaume-Uni 38%.

En France, ce type de prélèvements sera dans un premier temps réservé à « quelques sites » hospitaliers « pilotes », explique l’Agence. Dans chaque cas, les hôpitaux participants doivent signer une convention par laquelle ils s’engagent à respecter les règles édictées par l’Agence.

L’hôpital d’Annecy est le premier établissement à signer une telle convention mais d’autres établissements devraient suivre, selon l’Agence.

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