L’asthme plus fréquent quand on travaille dans une voiture

Publié le 25 juillet 2018 à 11h00 - par

Travailler dans une voiture, comme les chauffeurs de taxi, moniteurs d’auto-école ou ambulanciers, est associé à une plus forte fréquence de l’asthme, indique une étude de Santé publique publiée mardi 25 juillet.

L'asthme plus fréquent quand on travaille dans une voiture

L’étude constate cette association statistique, mais ne tranche pas sur une question : exercer ces métiers favorise-t-il l’asthme, ou exerce-t-on ces métiers plus volontiers si on est asthmatique ?

Les auteurs de l’étude se sont intéressés aux artisans et commerçants, plus rarement étudiés que les salariés. Les remboursements des traitements contre l’asthme montrent que cette maladie respiratoire est plus fréquente « dans des secteurs où cela était déjà connu ».

Elle l’est ainsi chez les boulangers, qui inhalent de la farine, et les coiffeurs, exposés aux persulfates alcalins (irritants respiratoires présents dans les produits pour décoloration ou permanente).

Mais « l’étude a observé également des risques d’asthme actuel plus élevés dans les secteurs non connus à risque, comme ceux de l’auto-école, des ambulanciers, des commerçants sur les marchés et le secteur des manèges forains et parcs d’attraction », indiquent les auteurs.

Par rapport à une profession considérée comme sans risque d’asthme professionnel, l’administration d’entreprises, la fréquence de l’asthme chez les chauffeurs de taxi augmente par exemple de 20 à 30 %. Chez les ambulanciers (hommes uniquement) et les monitrices d’auto-école, elle grimpe d’environ 40 %.

Les raisons ne sont pas claires.

« Deux hypothèses peuvent être avancées. La première correspond à des effets de sélection avec des patients asthmatiques changeant d’emploi » au détriment de professions où ils craignent l’essoufflement ou d’être exposés « à des poussières, gaz et/ou fumées ».

« La deuxième hypothèse est l’existence d’un risque d’asthme propre à ces secteurs qui pourrait être en lien avec une exposition professionnelle ou environnementale, à des substances irritantes telles que les gaz d’échappement », ont avancé les auteurs.

Ils appellent à « une meilleure caractérisation des expositions professionnelles et environnementales » pour améliorer la prévention.

Santé publique France estime qu’« environ 15 % » des asthmes sont dues à des risques professionnels.

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