La pollution de l’air s’invite sur les terrains de sport selon Greenpeace

Publié le 14 juin 2018 à 6h45 - par

En ville, santé et sport en plein air ne font pas bon ménage, dénonce lundi 11 juin Greenpeace, qui a relevé des taux de dioxyde d’azote (NO2) élevés aux abords de terrains de football à Paris, Lyon et Marseille.

La pollution de l'air s'invite sur les terrains de sport selon Greenpeace

L’ONG a procédé en mai et en juin à une série de mesures à proximité de deux terrains de sport dans la capitale, deux autres à Lyon et deux autres à Marseille, proches d’axes routiers. « Les concentrations de dioxyde d’azote (…) montrent un dépassement quasi systématique de la valeur annuelle moyenne définie au niveau européen (40 microgrammes/m3) », sauf pour un terrain à Lyon.

« Ces niveaux de concentration sont particulièrement préoccupants parce qu’ils interviennent dans des lieux et à des heures où enfants et adultes peuvent pratiquer une activité physique et donc inhaler quatre à dix fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos », s’alarme Greenpeace dans un document publié à quelques jours du début de la Coupe du monde de football en Russie.

L’ONG souligne que les relevés ont été effectués en dehors des pics de pollution et qu’elle a choisi ces stades car ils reflètent « la réalité de la vie dans les grandes villes françaises : des personnes vivent à proximité immédiate d’un trafic routier important et de nombreux établissements recevant du public (…) sont également situés à proximité d’axes routiers ».

Le dioxyde d’azote (NO2), rejeté par les véhicules diesel, est responsable de 75 000 décès prématurés par an en Europe , selon les chiffres publiés en 2017 par l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Les particules très fines (PM 2,5), particules composées de poussière, de fumée, de suie ou de pollen, sont elles à l’origine d’un peu moins de 400 000 morts prématurées par an.

« Les sportifs, en ville, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air », relève le médecin Gilles Dixsaut, président du Comité francilien contre les maladies respiratoires, cité par Greenpeace.

« En milieu urbain, les polluants inhalés (dioxyde d’azote, ozone, particules) sont tous des irritants des voies respiratoires », avec un risque « d’augmentation du risque d’asthme et l’aggravation de maladies pulmonaires préexistantes », poursuit-il.

La Commission européenne a renvoyé la France et cinq autres États devant la Cour de justice de l’Union européenne en raison de manquements répétés à leurs obligations en matière de lutte contre la pollution de l’air.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2018


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