« Il y a un climat social qui se tend énormément, il y a urgence à agir », a déclaré le président de la FHF, Frédéric Valletoux, lors de ses vœux à la presse jeudi, à Paris.
« Si rien n’est fait, on va vers une dégradation forte de notre système », a-t-il prévenu, citant « le désarroi des hospitaliers » montré dans de « nombreux reportages » ou, ces derniers jours, sur le réseau social Twitter, « à travers le hashtag #balancetonhosto ».
À l’aube d’une réforme annoncée pour 2018, sa fédération prône ainsi « quatre mesures phares » à intégrer dans « un plan d’urgence », que M. Valletoux doit exposer jeudi soir au Premier ministre Édouard Philippe.
« Ce qu’on demande d’abord, c’est de desserrer l’étau financier, de sortir définitivement de la politique du rabot que l’on impose aux hôpitaux depuis tant d’années », a plaidé le président de la FHF, en rappelant le déficit « historique » de 1,5 milliard d’euros des établissements.
Il s’agirait notamment de leur octroyer des financements adaptés à « la réalité des coûts », mais aussi de leur verser l’intégralité des crédits gelés chaque année, ou encore de « relancer urgemment un plan d’investissement ».
L’investissement hospitalier, de l’ordre de 2 milliards d’euros par an, a « été divisé par deux depuis trois, quatre ans (…) c’est délétère », a déploré M. Valletoux.
Autres revendications, la mise en place d’une « mission de simplification de l’hôpital », une révision de la permanence des soins, qui obligerait les médecins libéraux à participer aux gardes de nuit et de weekend, et plus de « souplesse dans la gestion statutaire » des personnels.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a promis jeudi matin « des annonces au mois de février » sur les hôpitaux, dont une révision de l’actuelle tarification à l’activité, mode de financement très décrié.
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