Permanence des soins : Touraine n’entend pas imposer « un dispositif formaté »

Publié le 2 octobre 2014 à 0h00 - par

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a assuré jeudi 2 octobre devant des députés ne pas avoir l’intention d’imposer un « dispositif formaté » pour organiser la permanence des soins, qui permet de répondre aux besoins des patients quand les cabinets médicaux sont fermés.

Permanence des soins : Touraine n’entend pas imposer « un dispositif formaté »

L’enjeu est de « répondre à des besoins de soins non programmés et sans urgence vitale, qui se présentent aux heures de fermeture habituelle des cabinets libéraux et des centres de santé », a-t-elle rappelé lors d’une audition devant la mission d’information sur la permanence des soins de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, « le réflexe de nos concitoyens est de se rendre aux urgences », a-t-elle souligné.

Interrogé sur un éventuel encouragement au développement des maisons médicales de garde – structure animée par des médecins libéraux qui accueille adultes et enfants pour des consultations de médecine générale non programmées les soirs, week-end et jours fériés – la ministre a souligné qu' »il en existe 369 aujourd’hui ». « S’agit-il d’implanter dans chaque secteur de garde une maison médicale ? La réponse est non ». « En fonction du diagnostic territorial, on peut soutenir l’initiative des médecins libéraux pour mettre en place ces structures », mais « chaque territoire doit pouvoir adapter sa réponse à partir des initiatives des acteurs de terrain ».

« Je n’entends pas couper les ailes des initiatives qui sont en place et qui fonctionnent », car « le service territorial de santé au public », dispositif prévu par la future loi santé, « n’est pas la généralisation d’un seul dispositif formaté, défini d’en haut », a-t-elle assuré. « Il doit y avoir partout des réponses » mais « la forme que prend cette réponse est laissée à l’initiative des professionnels, en particulier des professionnels libéraux », a assuré Mme Touraine.

Selon la Cour des comptes, 3,5 millions de passages aux urgences sont « évitables » et la réorientation vers la médecine de ville de ces cas sans gravité pourrait permettre à l’assurance maladie d’économiser 500 millions par an.

La ministre a estimé que, parmi les « leviers » dont peuvent user les Agences régionales de santé (ARS) pour « adapter la permanence des soins ambulatoires » (hors hôpital) aux besoins des patients et contraintes des médecins, figure par exemple la modulation de la rémunération des gardes. Cette modulation « me paraît être un élément qui ne doit pas être écarté par principe », a-t-elle dit, soulignant que « toutes les réalités locales ne sont pas les mêmes », selon que l’on se trouve en zone rurale, de montagne ou dans les centres-villes.

Mme Touraine a par ailleurs annoncé une expérimentation en 2015 concernant les transports sanitaires, afin de « permettre la prise en charge financière de patients vers les maisons médicales de garde, voire vers des pharmacies ». « Cela ne peut être que certains patients, et de façon très restrictive », a-t-elle précisé, citant l’exemple d' »une personne âgée qui ne conduit pas ».

Concernant le projet de mise en place d’un numéro unique, harmonisé au niveau national, pour joindre un médecin 24 heures sur 24, elle a précisé que son objectif était un numéro dédié, « à côté » du 15 qui permet de joindre le Samu. Ceux qui appelleront le 15 « seront automatiquement basculés » vers l’autre numéro si leur appel ne relève pas des urgences, et inversement.

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