Des armes et des gilets pare-balles pour les policiers municipaux

Publié le 27 janvier 2015 à 0h00 - par

Le gouvernement va mettre à disposition des collectivités plus de 4 000 revolvers pour les policiers municipaux, et va les aider à financer l’achat de 8 000 gilets pare-balles, a annoncé lundi 26 janvier le ministre de l’Intérieur à l’issue d’une réunion avec les syndicats de policiers municipaux.

Cette réunion, à laquelle participaient le président de l’association des Maires de France (AMF), François Baroin, et le président de la Commission consultative des polices municipales, Christian Estrosi, était destinée à « améliorer les conditions de travail et de protection des personnels, dans le respect du principe de libre administration des collectivités territoriales », affirme Bernard Cazeneuve dans un communiqué.

Elle fait suite aux attentats de Paris des 7, 8 et 9 janvier, au cours desquels 17 personnes ont été tuées, dont deux policiers et une policière municipale.

« L’État mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes) », souligne le ministre.

Cette mesure « à cadre juridique constant » signifie qu’il n’est « pas question d’armer l’ensemble des policiers municipaux », a de son côté fait valoir l’AMF.

Il s’agira de revolvers Manhurin, a précisé à l’AFP François Baroin, président de l’Association des Maires de France, qui s’est déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ».

De même, afin d’aider « les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à financer le renforcement de la protection des policiers municipaux, notamment en gilets pare-balles, le gouvernement a décidé un accroissement de deux millions d’euros des ressources du Fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets », ajoute le ministère.

Afin d’améliorer l’interopérabilité des réseaux de communication entre forces de sécurité nationales et municipales, l’État va également subventionner les communes et EPCI à hauteur de 30 % pour l’acquisition de postes de radio, pour « une meilleure efficacité opérationnelle et une sécurité accrue des policiers municipaux », via « le déclenchement d’alertes générales en cas d’agression ».

Enfin, « un meilleur accès des polices municipales aux fichiers de la police et de la gendarmerie nationale sera favorisé, dans le respect du cadre fixé par la loi », ajoute le ministre.

Dans un communiqué, le Syndicat de défense des policiers municipaux s’est dit « totalement insatisfait des prétendues annonces », dont une partie avait déjà été énoncée en 2010 après la mort d’Aurélie Fouquet, une policière municipale tuée dans le Val-de-Marne.

« Les maires resteront libres de ne pas armer les policiers municipaux et sont confortés dans cette position par l’AMF », regrette-t-il encore.
 

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