Rénovation urbaine et mixité sociale : légers progrès, à consolider

Publié le 25 juin 2013 à 0h00 - par

Les écarts de richesse entre les habitants des cités et leurs voisins se sont légèrement réduits grâce aux chantiers de rénovation urbaine, mais il faudrait une stratégie d’attribution des logements sociaux pour consolider ces acquis, selon deux études récentes.

Rénovation urbaine et mixité sociale : légers progrès, à consolider

« L’offre de logements la moins chère attire logiquement les plus précaires », rappelle Fabrice Peigney, secrétaire général du Comité d’évaluation et de suivi (CES) de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), qui a réalisé ces études.

Les habitants des zones sensibles ont donc généralement des revenus inférieurs aux autres, sont plus souvent des familles monoparentales, ou subissent le chômage. Mais dans les quartiers ayant bénéficié du programme national de rénovation urbaine (PNRU), « on observe un mouvement de déségrégation, qui se traduit par une réduction des écarts entre ces quartiers et leur parc de référence », selon M. Peigny.

« Reste que ces évolutions ne sont pas d’ampleur suffisante » pour gommer de manière significative les différences, ajoute le CES de l’Anru, qui s’est appuyé sur ces conclusions publiées dans deux ouvrages (« La Rénovation urbaine : pour qui ? » et « Politiques de peuplement et logement social« ) nuancent les critiques généralement adressées au PNRU, accusé d’avoir privilégié le bâti au détriment de l’humain et d’avoir échoué à créer de la mixité urbaine.

Lors du lancement de ce programme en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale, l’idée était de créer de la mixité en reconstruisant des logements sociaux démolis hors du quartier, et en créant un parc privé à l’intérieur pour attirer des classes moyennes.

« La mixité peut progresser grâce au PNRU », estime Fabrice Peigny, « mais c’est une évolution très fragile. » « Les habitudes des réservataires de logements sociaux (bailleurs, préfet, etc.) semblent globalement se maintenir, avec un fléchage des plus pauvres vers ces quartiers », relève-t-il. « Cela risque d’annuler les bénéfices en termes de Pour le CES de l’Anru, il faudrait donc définir une « politique de peuplement » dans le logement social, c’est-à-dire un cadre commun à tous les acteurs qui permette de concilier l’accueil des ménages les plus défavorisés et les objectifs de mixité.
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