L’été ne serait plus synonyme de désert médiatique. En vacances ou non, nos concitoyens « surconsomment » certains médias. Les diffusions de la presse magazine peuvent progresser de 25 % en juillet et en août ! La radio et l’affichage bénéficient aussi d’une meilleure audience, en raison d’une mobilité générale plus importante.
Anticiper dans un contexte de moyens réduits
Cette tendance générale se pose dans des termes différents pour la communication territoriale. L’immense majorité des magazines municipaux ne prévoient qu’une sortie en juillet (numéro daté de juillet-août) et reparaissent ensuite en septembre. Avec des événements comme la Fête de la musique, la communication estivale se joue en général dès le mois de juin.
L’été, avec des effectifs souvent réduits, les services de communication doivent anticiper, tout en assurant une veille (photo, couverture des événements, voire crise).
Parmi les adaptations les plus courantes, il faut veiller à :
- proposer un numéro du mensuel de juillet plus léger dans ses contenus, avec des portraits liés à l’été, des sujets plus light… ;
- anticiper sur l’activité des quatre mois allant de juin à septembre, de la Fête de la musique, qui marque le début de l’été, aux Journées du patrimoine, qui en consacrent la fin en septembre ;
- trouver des modes de diffusion de l’information qui intègrent les contraintes estivales :
- distribution sur site (concert),
- information sur les véhicules stationnés,
- mise à jour régulière du site Internet pour couvrir les événements municipaux en temps réel ;
- s’adresser à des publics distincts : les résidents habituels, mais aussi les résidents estivaux qui découvrent la commune ;
- dans le même temps, anticiper la communication de septembre, notamment le mensuel, qui se prépare dès les premiers jours d’août.
Assurer une veille
Rappelez-vous que les crises surviennent souvent l’été.
À l’échelle nationale, le choc de l’été 2003, avec plus de 6 000 morts dus à la canicule, a profondément modifié le comportement des états-majors politiques durant les vacances. Il n’est plus question de s’éloigner de Paris et des téléphones portables. L’« hypercommunication » et l’impératif de réactivité aux événements lient les hommes politiques à leur mission, à tout moment.
Chacun se souvient des images de Jean-François Mattei, ministre de la Santé durant ces événements, commettant une erreur en répondant à une interview de TF1 dans le jardin de sa résidence secondaire, vêtu d’un polo bleu. Lui qui était plutôt apprécié au sein du gouvernement a été débarqué lors du remaniement suivant, critiqué pour sa gestion de la canicule. L’été, il faut donc savoir revenir vite.
Ce qui est vrai à l’échelon national ne l’est pas moins à l’échelle locale. Un incendie de forêt, un accident dramatique ne peuvent être exclus. Il faudra être réactif et se montrer capable de faire preuve de sang-froid, appliquer les principes de la communication de crise (cf. La gestion de la communication au sein d’une cellule de crise).
Un consensus se fait jour sur l’idée que seule une population bien informée est capable de faire face à de graves catastrophes. Ainsi, l’éventuel silence des responsables politiques ou leur minimisation du risque contribue à l’affolement des populations.