La voiture partagée, c’est la faculté d’utiliser une voiture pour le simple usage que l’on en a. L’
article L. 1231-1-14 du Code des transports
définit l’activité d’autopartage comme « la mise en commun d'un véhicule ou d'une flotte de véhicules de transport terrestre à moteur au profit d'utilisateurs abonnés ou habilités par l'organisme ou la personne gestionnaire des véhicules. Chaque abonné ou utilisateur habilité peut accéder à un véhicule sans conducteur pour le trajet de son choix et pour une durée limitée ».
Chacune des solutions à suivre permet des usages différents et très souvent complémentaires. Elles permettent à l’utilisateur de faire évoluer son besoin de posséder un véhicule individuel.
En réalisant le coût réel de possession et d’entretien d’une voiture, on s’aperçoit à quel point ces services peuvent permettre des économies.
L’absence de voiture à disposition est aussi un bon moyen de limiter sa consommation de transport individuel motorisé : le coût du trajet en voiture partagée intègre l’ensemble des coûts, il ne se limite pas au coût marginal de l’essence comme dans le cas de la possession de son véhicule. Le report vers les modes doux et les transports en commun est ainsi facilité. Le choix du mode peut alors se faire librement, au plus efficace pour le trajet donné.
En optimisant l’usage des véhicules, qui vont ainsi être utilisés plusieurs fois dans la journée, les villes peuvent limiter leurs besoins en stationnement.
Il existe différents modes de partage de voitures.
La location de voiture traditionnelle
Bien que beaucoup plus ancienne, la location est complémentaire des services d’autopartage. De nombreux loueurs existent en France. Ils répondent principalement à des besoins de moyenne durée (vacances, déplacements professionnels) ; néanmoins, depuis quelques années, certains loueurs proposent des formules facilitant la location à la journée ou pour un week-end (ex. : l’abonnement Autoliberté d’Europcar ou le service Hertz 24/7).
La location de voiture entre particuliers
L’essor de l’économie collaborative a permis la naissance de nouveaux acteurs de la location : les particuliers peuvent désormais louer leur voiture en passant par des plates-formes de mise en relation (ex. : Drivy, Ouicar, Deways, Koolicar…). Une assurance spécifique couvre la durée de cette location. Les véhicules sont généralement loués de la demi-journée à plusieurs jours et pour quelques centaines de kilomètres.
Ces services permettent d’améliorer l’usage des véhicules possédés par les particuliers en offrant à d’autres la possibilité de les utiliser contre une rémunération.
L’autopartage en boucle
Il concerne une voiture, ou une petite flotte de voitures, partagée(s) par plusieurs personnes. Les voitures sont assignées à un stationnement, et les charges partagées entre les abonnés. Les voitures doivent être rapportées à l’emplacement de départ.
Ce type de services a démarré avec des structures minimalistes, associatives ou coopératives, une dizaine de résidents se cotisant pour acheter et entretenir un véhicule. Aujourd’hui, il s’est organisé, et les multiples associations et entreprises créées au démarrage du concept se sont concentrées pour améliorer leur rentabilité et leur fonctionnement (ex. : Citiz, Clem, Communauto pour la France).
L’abonné paie une cotisation ou un abonnement, parfois avec un engagement de durée (ce qui permet à l’opérateur d’anticiper les besoins en nouveaux véhicules) puis, à l’usage, un prix à la durée et au kilométrage réalisés. Le coût de l’énergie est en général inclus. Une réservation du véhicule est nécessaire, mais sa prise en charge est facilitée, le simple badge d’abonné permet d’ouvrir le véhicule.
Les acteurs historiques de la location de voitures développent également ces services (ex. : Zipcar, Hertz 24/7).
L’autopartage en trace directe
Ce système fonctionne de la même façon que l’autopartage en boucle, mais, derrière ce terme technique, se cache la possibilité de déposer le véhicule à un autre endroit que celui où il a été retiré. Cela permet une souplesse d’utilisation très importante, le retour d’un déplacement pouvant se faire dans un mode différent que l’aller. Pour le gestionnaire, cette option nécessite toutefois un investissement important pour couvrir un large territoire.
Le système peut être :
- en flotte libre : les véhicules peuvent être garés sur la voirie, à n’importe quel emplacement autorisé par la collectivité. Dans ce cas, les voitures partagées sont localisées par satellite (ex. de services : Car2Go à l’étranger, Yea en France) ;
- avec stations dédiées : les usagers doivent restituer la voiture au niveau de stations, seules habilitées à recevoir les véhicules pour les stationner. L’usage de stations permet aussi l’alimentation des véhicules électriques. Exemples de services : Autolib (Île-de-France), Bluely (Lyon), Bluecub (Bordeaux), tous trois étant opérés par le groupe Bolloré, mais sous des modalités contractuelles différentes (sous délégation de service public à Paris, en partenariat sans engagement financier public à Lyon et à Bordeaux).
Dans le cas du fonctionnement à stations dédiées, la complexité pour l’opérateur est de gérer l’équilibre du système pour permettre à l’utilisateur de trouver en permanence une voiture disponible ou une place pour se garer. Cet équilibre passe en général par une régulation réalisée par les salariés de l’opérateur : ces opérations peuvent s’avérer coûteuses et constituer une part importante des kilomètres réalisés par les véhicules.