Pour inscrire l’Agenda 21 dans une démarche d’amélioration continue, il est indispensable de décrire et d’analyser au préalable la situation du territoire et de la collectivité au regard du développement durable. C’est l’objet du diagnostic partagé.
Il consiste en une analyse « technique » du territoire et des politiques qui sont menées par la collectivité.
Analyse technique du territoire
Le territoire est analysé comme un système dans lequel interagissent des acteurs et dont les enjeux sont interdépendants. Cette vision systémique et globale est essentielle dans une logique de développement durable. Les dimensions économiques, sociales et environnementales sont d’abord analysées de manière quantitative. Des indicateurs de contexte territorial doivent être identifiés et renseignés à partir de différentes sources d’information :
- les services de la ville : études et diagnostics thématiques existants ;
- les diagnostics réalisés par les échelons de collectivités supérieurs ;
- les services déconcentrés et les différents organes de l’État : Dreal, Insee, Ifen, Observatoires des territoires… ;
- les acteurs locaux : CCI, associations…
Pour cette étape, potentiellement complexe, la collectivité peut être assistée par un prestataire externe : bureau d’études et de conseil mais également associations. L’association « Notre village Terre d’avenir », intervient par exemple auprès de communes, en particulier en milieu rural, pour les aider à réaliser cet état des lieux.
Les Objectifs de développement durable 2030, nouvelle feuille de route internationale adoptée par 193 États en 2015, peuvent être territorialisés. Les indicateurs qui décrivent chaque objectif et chaque cible peuvent être déclinés au niveau local pour décrire la situation du territoire et définir les objectifs locaux à atteindre.
Analyse technique des politiques menées sur le territoire
Les politiques existantes constituent l’autre volet de cette analyse technique de la situation. Il s’agit alors de savoir dans quelle mesure toutes les actions menées par la collectivité contribuent, positivement ou négativement, au développement durable du territoire. Cette analyse peut également s’appuyer sur des outils :
- Le « Baromètre du développement durable » développé initialement par le réseau Cohérence en Bretagne, puis sur d’autres territoires, permet de positionner la collectivité sur un ensemble d’actions très concrètes.
- Le référentiel d’évaluation des Agendas 21 locaux peut, quant à lui, être utilisé en amont de l’élaboration pour évaluer l’existant et structurer la stratégie.
Cela constitue le diagnostic technique, qui doit être croisé avec le diagnostic d’usage : ce que les habitants et les acteurs perçoivent de leur territoire et des politiques menées, leurs besoins propres et leurs attentes. La description technique va enrichir les perceptions nécessairement subjectives de chacun et permettre de faire avancer le débat démocratique.
Le diagnostic ainsi partagé doit faire ressortir les atouts et les faiblesses du territoire, ses opportunités et ses menaces ainsi que les évolutions voulues par ses habitants.
Des scénarios d’évolution du territoire peuvent être élaborés. Ils traduisent des visions parfois très différentes de ce que la collectivité et ses habitants souhaitent pour leur territoire.
Exemple : accueillir de nouveaux habitants en construisant de nouveaux logements ; ou densifier le bâti existant pour accroître la population tout en limitant l’artificialisation de nouveaux terrains.
Ce cap stratégique doit être clair. La vision doit être partagée par toutes les parties prenantes du territoire. C’est le projet collectif qui va être traduit opérationnellement par l’Agenda 21.