La LOLF ( loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 ) a donné un coup de booster au développement de l’évaluation. Les établissements nationaux y sont directement confrontés et leurs budgets sont désormais « lolfiens ». À un échelon régional, la LOLF engage des logiques d’évaluation quantitatives, mais aussi qualitatives, sans pour autant préciser, pour l’heure, les critères et les indicateurs de ces évaluations. Il est donc indispensable pour les professionnels de l’art et de la culture d’anticiper ces prérogatives en construisant leurs dispositifs d’évaluation et, ainsi, de proposer leurs propres critères et indicateurs, cohérents et adaptés aux projets, avant de se les voir imposer.
Dans l’action artistique et culturelle, l’évaluation des projets est rarement systématique. On s’imagine qu’une discussion informelle ou un bilan tiennent lieu d’évaluation. Or, l’évaluation d’un projet est un système d’analyse de l’action qui participe d’un questionnement organisé :
- en quoi le projet est-il légitime, nécessaire, pertinent ?
- comment juger le résultat ?
Les réponses à ces questions doivent être analysées selon différents prismes :
- point de vue des œuvres présentées ;
- point de vue du public cible ;
- point de vue de l’institution ;
- point de vue du territoire sur lequel il se déroule.
A noter
Même si l’évaluation procède par des méthodes qualitatives, elle ne saurait se limiter à une discussion autour d’un verre à l’issue de l’action.
Quant au bilan, même rédigé, il ne sait donner les arguments de réussite ou d’échec d’un projet s’il ne participe pas d’une évaluation qui a été réalisée en amont de ce bilan.
Deux éléments de réponse :
- Qu’est-ce qu’une action qui se passe bien (ou mal) ? Est-ce que parce que le public s’est montré aimable (c’est peut-être par politesse) ? Parce qu’il est venu en nombre (la quantité de public ne dit rien de ce qu’il a vécu au travers de votre action) ?
- Une action peut bien se passer sans que vous ayez atteint les objectifs. L’inverse est également valable. Exemple : si votre action de médiation a pour objectif de développer la sensibilité artistique du public ; si le public est venu en nombre et qu’il s’est montré intéressé, vous avez sans doute le sentiment que votre action s’est bien passée. Toutefois, rien ne vous dit que la sensibilité artistique du public a été développée, ni en quoi. À l’inverse, une faible fréquentation de votre action peut vous décevoir alors qu’elle a sensibilisé les participants à l’activité artistique.