L’augmentation de l’espérance de scolarisation (durée moyenne de scolarisation d’un enfant de 2 ans dans les conditions observées pour chaque âge à une date donnée – définition de l’Insee, 2018), est de 18 ans et 4 mois à la rentrée 2015, alors qu’elle était de 17 ans et 1 mois en 1985. Cette progression est à relier à l’augmentation de la tendance à poursuivre des études au sein du système éducatif. L’augmentation du nombre de bacheliers (liée selon l’Insee pour partie à la réforme de la voie professionnelle de 2008), réformant le cursus de formation du baccalauréat professionnel (cf. Le lycée professionnel aujourd’hui), a ainsi contribué à augmenter l’orientation vers les études supérieures, dans lesquelles on passe également plus de temps du fait de la réforme « licence-master-doctorat », qui a conduit à déplacer les sorties du niveau bac + 2 au niveau bac + 3.
Les poursuites d’études après la 3e
Les travaux de la DEPP (2017) montrent une nette augmentation depuis 2006 de la proportion d’élèves se dirigeant dans la voie générale et technologique après la classe de 3e. On passe ainsi de 54 % en 2006 à 62,4 % en 2015 (dans un contexte d’augmentation des effectifs de 3e passant, sur la même période, de 841 300 à 854 100 élèves). Le taux de sortie, déjà très faible en 2006 (1,8 %), est à 1 % en 2015. Même s’il est difficile d’interpréter ces données qui recouvrent selon la DEPP les sorties vers les formations sociales ou de la santé, vers le marché du travail ou les départs à l’étranger, on relève toutefois une situation dans laquelle les élèves restent plus longtemps dans le système d’enseignement. On note à ce propos que les taux de sortie sont nettement plus élevés pour les élèves considérés comme « en retard » en 3e. Il est de 3,7 % en 2006, et de 2,6 % en 2015, montrant là encore une diminution dans le temps, mais révélant des comportements d’orientation différents selon la situation scolaire de l’élève.
Les poursuites d’études après le baccalauréat
Les bacheliers poursuivent majoritairement leurs études dans l’enseignement supérieur. Les données de la DEPP sur leurs différents panels d’études montrent ainsi que 95 % des bacheliers généraux poursuivent leurs études en 2008, ce pourcentage évoluant peu en 2014 (96 %). Il en va de même pour les bacheliers technologiques, qui poursuivent leurs études dans 85 % des cas en 2008 et en 2014.
Ce taux est nettement plus faible pour les bacheliers professionnels, puisqu’il est de 47 % en 2008 et de 48 % en 2014. Le taux moyen de poursuites d’études tous baccalauréats confondus apparaît en légère diminution, du fait de l’augmentation de la proportion de bacheliers professionnels dans les admis au baccalauréat.
L’évolution des poursuites d’études après le collège montre une augmentation sensible des flux vers la seconde GT et une diminution des redoublements. Après le lycée, les choix d’études sont très différenciés selon la série du baccalauréat ; les bacheliers généraux vont majoritairement vers l’université, tandis que moins de la moitié des bacheliers professionnels poursuivent des études.
Les choix d’études sont très différenciés selon la série de baccalauréat. Les bacheliers généraux rejoignent majoritairement l’université. En 2014, ils sont 52 % à s’y orienter (hors IUT), contre 19 % des bacheliers technologiques et 8 % des bacheliers professionnels. Les bacheliers généraux sont en revanche 7 % à rejoindre une STS (section de technicien supérieur), contre 40 % des bacheliers technologiques et 33 % des bacheliers professionnels.
Remarque
Ces données donnent l’occasion de remettre sérieusement en cause le mythe d’une orientation massive des bacheliers professionnels vers les bancs de l’université !