Le CPE dans la réforme du collège
L’année scolaire 2015-2016 est consacrée à la préparation de la réforme du collège. À l’instar des enseignants, les nombreuses transformations peuvent faire craindre le pire pour le CPE en termes d’organisation et d’identité professionnelle (liaison CM2-6e, accompagnement professionnel, enseignements pratiques interdisciplinaires).
Mais si l’on veut réussir à s’organiser au mieux, le CPE a tout intérêt à s’inspirer de l’« esprit » de la réforme du collège pour mettre en avant ses qualités de pédagogue généraliste. D’ailleurs, l’EMC, qui est au cœur du parcours citoyen, est l’un des leviers par lesquels le CPE peut agir concrètement (cf. Contribuer à l’enseignement moral et civique).
Le CPE et le parcours citoyen
Le parcours citoyen a pour objectif de permettre aux élèves d’apprendre de manière théorique et pratique les valeurs de la République du CP à la terminale. Mais ce parcours est personnalisé, même si tous les élèves suivent un parcours identique. Autrement dit, c’est l’acquisition des compétences et les objectifs d’apprentissage qui sont personnalisés.
L’EMC permet au CPE d’atteindre ses objectifs éducatifs et pédagogiques dans les trois domaines de compétences. L’EMC permet donc au CPE de jouer pleinement son rôle pédagogique.
Ainsi, tout au long de la scolarité, le parcours doit proposer des situations d’apprentissages nombreuses et variées pour favoriser la construction de l’autonomie intellectuelle à partir de savoirs complexes. Les élèves doivent donc mobiliser leurs connaissances, savoir argumenter et agir, notamment dans les instances de l’établissement comme le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) ou le foyer socio-éducatif (FSE) et hors de l’établissement (associations, commémoration comme le 8 mai 1945…).
Remarque
Le CESC devrait être amené à évoluer dans ses fonctions. Il doit être un outil de pilotage du parcours citoyen dans le sens où il doit être un organe de mise en cohérence des actions liées à la citoyenneté et à la santé.
Dans le parcours citoyen, l’EMC a une place prépondérante dont la pédagie de la laïcité est le vecteur (cf. Le CPE acteur de la laïcité). D’ailleurs, un livret dédié doit en principe être disponible dans toutes les écoles et les établissements du second degré à la rentrée 2016.
Enfin, le parcours citoyen doit intégrer le développement d’une véritable éducation aux médias et à l’information (EMI) pour permettre aux élèves de prendre en compte les enjeux du numérique (risques liés à l’Internet) et de ses usages.
En somme, le CPE à l’instar du professeur documentaliste doit faire évoluer ses pratiques. Il doit nécessairement s’emparer du parcours citoyen puisque son savoir-faire en matière de démocratie scolaire et d’animation éducative est reconnu tant par les enseignants que par les élèves, car au quotidien ils savent que le CPE fait souvent référence aux valeurs républicaines et laïques.
La posture du CPE dans l’EMC
Pour mieux comprendre ce qui est attendu par les intervenants dans l’EMC et qui correspond davantage à la posture du CPE, on peut retenir cette citation écrite par Jean Jaurès en 1892 dans La Dépêche du Midi : « Trop souvent, les maîtres négligent l’enseignement moral pour l’enseignement civique, qui semble plus précis et plus concret, et ils oublient que l’enseignement civique ne peut avoir de sens et de valeur que par l’enseignement moral, car les constitutions qui assurent à tous les citoyens la liberté politique et qui réalisent ou préparent l’égalité sociale ont pour âme le respect de la personne humaine, de la dignité humaine. »