Clarifier la situation sur la question de la laïcité
Les problèmes liés à la laïcité sont à prendre avec une précaution particulière, parce que sensibles. Avant toute action, il est d’une importance capitale de bien connaître le contexte social pour prendre la mesure de l’environnement du collège.
Cela ne veut pas dire qu’il faut nier ce problème s’il est rencontré ou, à l’inverse, en faire dès lors une généralité. Autrement dit, face à cette question d’éducation, il est nécessaire de croiser plusieurs données pour analyser le problème grâce au rapport d’activité de la vie scolaire et à l’enquête du climat scolaire.
De surcroît, il ne faut pas se contenter du nombre d’affaires ou de leur fréquence lié à ce problème. Dans le collège étudié par exemple, il est clair que les demandes ici et là sur le menu de la cantine ou sur la tenue vestimentaire ne perturbent pas au quotidien la vie scolaire.
L’analyse quantitative du CPE
Le collège étant situé en réseau d’éducation prioritaire, la population d’élèves est multiculturelle et multiconfessionnelle : si moins de 3 élèves portent le voile islamique en dehors du collège, 15 demi-pensionnaires sur 220 évitent de manger à la cantine en période de Ramadan, et au moins une vingtaine d’élèves de confession chrétienne ne fréquentent le collège que jusqu’à la fin avril pour suivre des missions religieuses.
Pour autant, comme ces pratiques relèvent du privé, elles ne créent pas un problème avec le principe de laïcité, même s’il faut de temps à autre rappeler tout simplement que les croix portées doivent rester discrètes.
Remarque
Si, avec le quotidien, on finit par avoir des données sur les pratiques religieuses de nos élèves, il ne s’agit pas de se constituer un dossier car, à l’école de la République, tous les élèves sont français avant tout et leurs croyances ou leurs pratiques relèvent du privé.
L’analyse qualitative du CPE : Le questionnement des élèves
Professionnellement, le CPE est en relation continuelle avec les élèves. Il importe donc de donner une attention particulière au questionnement des élèves. Dans son bureau ou dans la cour, voire en formation des délégués, le CPE peut être amené à répondre à des questions relatives à la laïcité.
Selon mon expérience, dans la plupart des cas, les élèves ont envie de connaître les raisons d’une pratique (baptême, jeûne, mission religieuse…) tandis que d’autres ne connaissent pas vraiment les principes, voire la religion à laquelle ils revendiquent d’appartenir…
Par conséquent, s’il ne faut pas nier les faits qui remettent en cause la laïcité, il est plus important d’écouter les élèves et de partir de leur questionnement si on veut faire vivre la laïcité à l’école.