Le conseiller principal d’éducation, membre du conseil pédagogique et du conseil d’administration, a de par ses fonctions une expérience de terrain qui représente une valeur ajoutée au diagnostic pédagogique préalable. Il serait donc vain de vouloir limiter son rôle à la régulation de la vie scolaire, tant sont vastes les questions éducatives résultant du contact quotidien avec les élèves.
Le diagnostic pédagogique s’appuie en tout premier lieu sur les indicateurs sociologiques et de scolarité disponibles auprès des services de l’information et de l’orientation, mais aussi du recueil local des données statistiques. Très concrètement, la profession des parents, le nombre des boursiers et des parts de bourse attribuées, les taux de redoublement et d’admission en classe supérieure, le choix des séries dans le cycle terminal de l’enseignement secondaire général, technologique et professionnel, le devenir des élèves après l’obtention du baccalauréat, la réussite et l’orientation des filles, les études de cohorte constituent autant de critères non exhaustifs dont le croisement et la corrélation contribuent à élaborer la carte de visite d’un établissement scolaire.
Mais il est un domaine qui impacte plus directement encore le cœur de métier du conseiller principal d’éducation. Il s’agit de la collecte des informations sur les retards, les absences, les ruptures de scolarité, les incivilités et les infractions plus graves au règlement intérieur. Le récolement de ces données et l’examen annuel et pluriannuel de leur évolution contribuent à préciser le tableau de bord de l’établissement scolaire. Il s’agit ici, en amont, d’un minutieux travail de partenariat avec les professeurs principaux et les services sociaux et de santé, sans lesquels une partie des informations se perdrait dans l’opacité sociale.
Ces données seraient incomplètes si elles ne faisaient pas la part belle à l’animation éducative, qu’il s’agisse du fonctionnement du foyer socio-éducatif en collège, de la maison des lycéens et du conseil de la vie lycéenne. Dans les grands lycées comportant nombre de classes préparatoires aux grandes écoles, les étudiants ont pour coutume de constituer des associations à vocation culturelle et festive… Le nombre d’élèves et/ou d’étudiants impliqués par la vie des associations disposant d’une convention de siège et de mandat dans l’établissement et la nature des activités proposées pour donner une dimension culturelle ou ludique à la pause méridienne, au temps libre après la classe et à la vie de l’internat constituent autant d’indications intéressantes sur les nouvelles formes de participation démocratique des adolescents et des jeunes adultes. En d’autres termes, la citoyenneté au collège et au lycée comporte une part mesurable qui appartient au diagnostic pédagogique.
Une obligation légale
Depuis la
loi d’orientation n° 89-486 du 10 juillet 1989
, l’autonomie pédagogique de l’EPLE s’appuie sur l’obligation légale du projet d’établissement, qui définit les modalités particulières de mise en œuvre des orientations, des objectifs et des programmes nationaux ainsi que du projet académique.Ces modalités particulières résultent de la prise en compte des caractéristiques propres à chaque établissement scolaire : histoire de l’établissement, environnement géographique, tissu économique, offre culturelle périphérique, sociologie des familles, indicateurs de scolarité et de vie scolaire des élèves.
De surcroît, la
loi n° 2004-809 du 13 août 2004
relative aux libertés et responsabilités locales a transformé en profondeur la relation des départements et des régions avec les collèges et les lycées. De partenaires, les collectivités territoriales sont devenues parties prenantes. Elles élaborent des programmes éducatifs de nature à soutenir l’action de l’école. Par conséquent, l’EPLE est devenu le creuset d’incitations multiples, auxquelles il lui appartient de donner une cohésion à travers son projet.