Une terminologie variable
Certaines dénominations gênent la compréhension de la problématique :
- le terme « surdoués » laisse à penser que les enfants en question seraient au-dessus de la norme dans tous les domaines d’aptitude, ce qui est faux ;
- la terminologie « élèves intellectuellement précoces », EIP, adoptée par l’Éducation nationale, depuis 2002, n’est pas satisfaisante : l’adjectif « précoces » sous-entend que ces enfants seraient simplement en avance par rapport aux autres ; dans ce cas, il suffirait d’accélérer leur parcours scolaire pour répondre à leurs besoins, mais la réalité est plus complexe ;
- l’expression « haut potentiel intellectuel » est aujourd’hui retenue par la communauté scientifique ; elle est synonyme de capacités intellectuelles, de possibilités ; rien n’assure que ce potentiel se traduira, s’actualisera, en performances scolaires.
Remarque
Quelle que soit la terminologie utilisée (nous emploierons, ici, indifféremment, les deux dernières), il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent à besoins éducatifs particuliers car susceptible d’être, paradoxalement, en échec scolaire.
L’identification d’un haut potentiel
En France, les tests psychométriques les plus utilisés sont les échelles d’intelligence de Weschler dont le WISC IV pour les enfants ou adolescents de 6 à 16 ans et 11 mois.
Le QI global n’est pas une moyenne arithmétique ; il est étalonné en fonction d’une population et d’une classe d’âge :
- à partir de 130, c’est un haut potentiel (2,3 % de la population),
- à partir de 145-150, c’est un très haut potentiel (0,1 % de la population).
L’évaluation du potentiel doit être, à la fois, quantitative et qualitative, s’appuyer sur des informations complémentaires au QI, notamment sur un entretien clinique. Un chiffre brut de QI est insuffisant.
Les tests d’évaluation du QI reposent sur la conception d’une intelligence générale. Mais l’identification d’un « haut potentiel intellectuel » devrait inclure d’autres dimensions de l’intelligence, aujourd’hui mises en évidence : créativité, motivation, aptitudes artistiques, aptitudes sociales.
Intelligence et singularités
À un même QI, peuvent correspondre différents profils cognitifs.
Le haut potentiel correspond à une différence de fonctionnement intellectuel et à des modes de pensée singuliers. Ces différences peuvent entraîner des souffrances, des troubles associés, un échec scolaire, une inhibition intellectuelle…