Une préoccupation tardive
Il faut constater que l’éducation et la formation professionnelle ont peu mobilisé les démarches qualité alors que celles-ci se déployaient dans tout type d’activité, y compris dans les services publics dans le cadre de la Charte Marianne.
Expérimentée depuis 2007, et plusieurs fois remaniée depuis, la Charte Marianne définit les exigences de qualité dans les services publics, y compris en principe dans les établissements de l’Éducation nationale. Elle se décline en 6 engagements et 19 items dont l’affichage et le respect conditionnent l’attribution du label.
Sauf des expériences ponctuelles, historiquement la seule démarche qualité impliquant les établissements scolaires a été celles des Greta, soit pour la norme ISO 9001 ou pour celle mise en place par le ministère de l’Éducation nationale Greta Plus, devenue Greta+ suite à sa réécriture avec l’Afnor (Association française de normalisation). Greta+ reprend le socle de la norme générale ISO 9001 en y ajoutant des exigences liées aux prestations des Greta, à savoir la formation continue des adultes.
Des impulsions fortes sur l’utilisation de démarches qualité en éducation et formation sont apparues ces dernières années. C’est le cas de l’Union européenne qui avec le système Eqavet veut encourager une utilisation systématique de la qualité tant dans les systèmes de formation professionnelle que dans les organismes réalisateurs. C’est également le cas en France avec la
loi du 5 mars 2014
sur la formation professionnelle qui exige que tout organisme de formation des adultes puisse prouver la qualité de ses prestations. Notons enfin la démarche Qualeduc d’autoévaluation des établissements d’enseignement impulsée par le ministère de l’Éducation nationale et qui a été construite dans le cadre d’un projet européen.
Les démarches qualité apparaissent aujourd’hui d’une façon prégnante pour les établissements d’enseignement. Si ceux-ci sont opérateurs en formation d’adultes, ils devront posséder un label qualité pour cette part de leur activité. Devant les impulsions européennes et nationales, les chefs d’établissement ne peuvent ignorer l’existence des démarches qualité et doivent se poser la question de la plus-value qu’elles pourraient apporter à leur structure.
Plusieurs possibilités
Mettre en œuvre une démarche qualité peut prendre diverses formes allant de la simple utilisation d’outils, en passant par des grilles d’autoévaluation et allant jusqu’à des normes associées à des labels attribués après d’audits externes (comme, par exemple, Greta+ ou le label « lycée des métiers). Parmi les très nombreuses normes, les normes de l’ISO (International Standard Organization) peuvent être citées et en particulier ISO 9001 norme générique de la qualité ou ISO 14 001 « Gestion de l’environnement ». De même, les outils créés pour mettre en place les démarches qualité sont très nombreux, portant parfois des noms exotiques comme l’Amdec (Analyse des modes de défaillance et de criticité qui permet d’anticiper les risques de problèmes en fonction de leurs conséquences) ou le QQOQCCP (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?, méthode d’analyse systématique de tout projet quel qu’en soit sa nature).
Définir l’objectif de la démarche
Une démarche qualité est un moyen d’atteindre un objectif et non un objectif en elle-même. Elle est consommatrice de temps et peut entraîner des dépenses importantes. C’est donc un investissement, et il doit être inférieur au gain attendu. La plus-value attendue doit être écrite clairement. S’agit-il d’améliorer le fonctionnement d’ensemble ? Le fonctionnement d’un service ? De résoudre un problème donné ? D’améliorer l’image de l’établissement ?...
L’évaluation finale de la démarche suppose que son objectif ait été explicité dès le départ. Des objectifs limités sur un temps où tous peuvent se projeter ont plus de chances d’être atteints que des ambitions en trop fort décalage avec la culture de départ de l’établissement.