Une expérience positive : la mise en place d’un PPRE pour lutter contre l’absentéisme

Utiliser les outils propres au CPE

Le CPE dispose de nombreuses données pour traiter le problème de l’absentéisme. Au collège X, établissement classé en réseau de réussite scolaire (RRS) qui accueille environ 350 élèves répartis dans quinze classes, le logiciel SCONET-Absences est apparu comme le plus adapté pour le contrôle quotidien de l’assiduité.

En arrivant sur le poste, on a pu apprendre que le CPE précédent avait indiqué un taux d’absentéisme s’élevant autour de 7 %, comme le montrait son rapport d’activité de vie scolaire. Dans son projet de vie scolaire, il était précisé que l’absentéisme concernait pour 50 % les élèves issus de la communauté des « gens du voyage », l’autre moitié comprenant des élèves en quatrième et en troisième, scolarisés dans des classes sans option et dont les résultats étaient faibles (entre 4 et 7 de moyenne).

Le suivi des élèves absentéistes

Une attention particulière aux élèves absentéistes désignés par le CPE précédent s’est faite au quotidien. Se sont ajoutés d’autres élèves dont l’absentéisme ne s’était pas manifesté lorsqu’ils étaient en classe de cinquième et quelques élèves nouvellement inscrits pour diverses raisons, comme celle faisant suite à une réaffectation par décision d un conseil de discipline.

Ainsi, au cours du premier trimestre et en dehors des problèmes de santé, les motifs des absences de ces élèves étaient connus. Au fil des entretiens éducatifs, il s’est avéré que les causes de l’absentéisme étaient liées à de l’échec scolaire, à de la démotivation et à des problèmes familiaux. Le manque d’assiduité prenait surtout la forme d’un absentéisme de « complaisance » (on évite certains cours, ceux du mercredi matin ou du vendredi après-midi), mis à part une élève qui s’absentait sur au moins une semaine, et il ne concernait que neuf élèves sur 350.

Ruptures ou décrochage

Les ruptures sont des signes ou des faits qui amènent les élèves à passer du stade d’absentéistes occasionnels à celui de décrocheurs.

Pour distinguer les cas d’élèves, le CPE dispose d’une instance que l’on appelle « commission de suivi » ou « cellule de veille éducative », où siègent l’assistante sociale, l’infirmière, le conseiller d’orientation psychologue (COP) et le principal ou son adjoint. Au collège X, il a fallu créer cette instance.

Dans le traitement de l’absentéisme, le CPE peut confronter ses analyses avec ses collègues et trouver la solution la plus adaptée possible. Ainsi, sur les neuf élèves présentés, deux inscrits en troisième ont fait l’objet d’une prise en charge par la classe relais car ils avaient fait l’objet de signalements pour absentéisme à l’inspection académique ; deux autres (l’un en quatrième, l’autre en cinquième) ont eu un suivi par le centre médico-pédagogique pour enfants et adolescents (CMPEA) en raison d’un comportement dépressif.

En ce qui concerne les trois élèves absentéistes de quatrième, trois d’entre eux (élèves Z., T. et J.) avaient un parcours scolaire singulier, marqué par l’échec scolaire. Du coup, leurs ruptures scolaires se sont caractérisées par des retards le matin, en classe durant la journée et par quelques exclusions de cours pour travail non fait. Pour les deux autres (élèves F. et P.), elles prenaient la forme d’absences dues à des gardes des petits frères, à une baisse des résultats scolaires et à des exclusions de cours pour des faits d’insolence à l’égard des enseignants.

Par conséquent, ces élèves montraient clairement qu’ils rejetaient la scolarité traditionnelle. Après réflexion, continuer dans une perspective de déscolarisation pour ne pas dire d’auto-exclusion ne semblait pas une solution satisfaisante. Au contraire, le projet personnel de réussite éducative (PPRE), dans une optique de construction d’un projet d’orientation, de remotivation et d’estime de soi, s’est avéré être le bon outil pour traiter ces cas d’absentéisme.