Ces critères semblent les plus simples à noter, dans la mesure où aucune subjectivité n’entre en compte. Il s’agit de noter des valeurs chiffrées.
Pour autant, il existe plusieurs méthodes, qui peuvent aboutir à modifier le classement, par exemple en creusant les écarts.
La notation linéaire
La méthode la plus simple et la plus acceptable pour les candidats est celle qui consiste à attribuer la note maximale au candidat présentant l’offre la meilleure pour ce critère, puis à se servir de cette offre comme référence pour noter les autres candidats, au moyen d’un produit en croix.
La formule sera alors la suivante :
Note de l'offre = note maximale × valeur meilleure offre / valeur offre
Toutefois, cette méthode est en réalité inégalitaire, car elle crée une dégressivité au fur et à mesure que les offres s’éloignent de l’offre la plus compétitive. Elle ne devra donc être utilisée que lorsque le pouvoir adjudicateur n’aura reçu que deux offres.
Pour pallier cet inconvénient, il est possible d’arrêter une méthode plus complexe, qui consiste à définir une échelle d’offres pertinentes et à classer dans cette échelle les offres qui restent compétitives. Les offres non compétitives, fantaisistes, recevront la note de 0, voire une note négative.
Cette méthode peut se décliner en deux variantes :
- la première consiste à définir l’échelle des offres pertinentes en fonction de l’offre la plus basse ;
- la seconde consiste à définir l’échelle des offres pertinentes, non plus en fonction de l’offre la plus basse, mais par rapport à une moyenne entre l’estimation initiale et l’offre la plus basse.
Dans le premier cas, la formule de calcul sera la suivante :
Note = [note maxi × n × valeur meilleure offre – valeur de l’offre à noter] / [(n – 1) x (valeur meilleure offre)]
Dans le second cas, la formule appliquée sera celle-ci :
Note = [note maxi × n x 0,5 × (valeur estimation + valeur la meilleure) – valeur offre à noter] [(n – 1) x 0,5 × (valeur estimation + valeur la meilleure)]
Avec n = la valeur à fixer pour définir l’offre maximale utile. Par exemple, si n = 2, cela signifie que recevront une note supérieure ou égale à 0, les offres qui n’excèdent pas de deux fois ou plus la valeur de l’offre la meilleure ou de la moyenne entre l’offre la meilleure et l’estimation initiale, suivant le cas.
Remarque
La seconde variante est conseillée si le maître d’œuvre a pu faire une estimation fiable. Concernant le prix, elle permet de prendre en compte les offres anormalement basses et de disposer d’une argumentation mathématique pour demander aux candidats de justifier leurs offres (cf. Éliminer les offres anormalement basses).
Si certains candidats ont des offres de prix particulièrement compétitives, qu’ils justifient par des éléments objectifs, de telle sorte que leur note excède la note maximale, il conviendra de plafonner leur note, afin de ne pas minorer l’importance des autres critères.
La notation par « paliers » ou en « marches d’escalier »
La méthode linéaire a pour inconvénient essentiel de favoriser des offres parfois déraisonnables. Or seuls les prix anormalement bas peuvent être éliminés. Concernant les autres critères quantitatifs, tels que les délais, l’équivalent de l’article R. 2152-3 du
Code de la commande publique
qui concerne les justifications aux offres anormalement basses n’existe pas.
La méthode en « marches d’escalier » consiste à définir une fourchette de valeur correspondant à une note unique.
Exemple : soit un délai maximal fixé par le cahier des charges égal à 6 mois. Les offres relatives au délai d’exécution inférieures de 0 à 20 % à ce délai recevront une note de 5/10, les offres inférieures de 21 à 40 % une note de 6/10, etc.
Cette méthode présente l’avantage de ne pas favoriser des offres trop basses, proposées uniquement aux fins de remporter le marché et dont il est probable qu’elles ne seront pas respectées.
Elle est parfois moins bien acceptée par les candidats qui, pour une offre différente, reçoivent le même nombre de points que leurs concurrents.
Le cas particulier de la notation des prix unitaires
Dans le cas d’un marché à bons de commande, la notation des prix est plus complexe, car elle porte sur une liste de prix, plus ou moins étendue, et dont certains sont plus stratégiques que d’autres, dans la mesure où les quantités consommées en cours de marché seront plus importantes.
Il est donc possible de procéder de plusieurs manières :
- additionner les prix unitaires et noter le prix global ainsi obtenu, suivant l’une des méthodes précédemment décrites. Toutefois, des prix se rapportant à des produits très consommés ne seront pas valorisés par rapport à des prix se rapportant à des produits qui ne seront commandés qu’occasionnellement. En conséquence, la note ne portera pas sur le coût réel du marché, ce qui peut poser problème. Cette méthode ne sera donc conseillée que si le maître d’ouvrage n’a aucune idée des quantités dont il a besoin ;
- se servir d’un « devis quantitatif estimatif » : les prix unitaires proposés seront rapportés aux quantités estimées, par produit, et la note portera sur le total. Cette méthode permet de pallier l’inconvénient mentionné ci-dessus.