Éliminer le risque…
La meilleure mesure de prévention du risque consiste à l’éliminer. Comment donc éviter le risque ? La première question à se poser est de savoir pourquoi telle tâche est réalisée, et pourquoi elle l’est ainsi : y a-t-il un caractère obligatoire, tant sur le plan de la réalisation de la tâche en question que sur les modes opératoires effectués ? Ne peut-on l’effectuer autrement ?
Répondre à ces questions sans précipitation montre que certaines pratiques relèvent plus de l’habitude que de la stricte nécessité. S’il s’avère possible de ne plus réaliser une tâche ou d’en changer le mode opératoire, alors une mesure de suppression doit être adoptée.
Exemple : les produits phytosanitaires ne seront plus utilisés pour désherber.
…ou le caractériser
Si le risque ne peut être supprimé, il doit être caractérisé. Évaluer les risques qui ne peuvent être évités consiste ainsi à identifier les circonstances d’exposition aux risques. Mieux connaître les dangers auxquels sont exposés les agents en les identifiant et en analysant le processus d’exposition constitue le principe de base de l’évaluation a priori des risques professionnels : sans connaissance précise de la cause exacte du risque, impossible de mettre en place des mesures de prévention en amont !
L’évaluation du risque permet également d’appliquer le septième principe de prévention, à savoir planifier la prévention en priorisant les risques les plus importants.
Exemple : placé dans une nacelle en hauteur, l’agent risque de chuter au sol.
Fréquence du risque : deux fois par an (pose + dépose) × le nombre de lampadaires de la ville × le temps d’intervention.
Combattre les risques à la source consiste à
travailler sur les causes mêmes de leur apparition : en supprimer la cause, c’est en supprimer les effets. Agir au plus près de la source d’émission du danger permet d’en limiter ou d’en supprimer la présence.
Exemple : un moteur puissant générant du bruit dans un atelier peut par exemple être déplacé à l’extérieur du bâtiment.
Exemple : afin d’éviter les risques de chute sur les pieds, les étagères sont débarrassées de tout matériel lourd situé à plus d’un mètre du sol.
Ce principe de prévention est essentiellement valable lorsqu’il s’agit de réfléchir sur les modes opératoires ou les tâches à mettre en place – lorsque rien n’est encore figé, ou lorsque l’on souhaite modifier les modes opératoires. Il rejoint en quelque sorte le premier principe de prévention : éviter les risques.
Important
Le travail doit être adapté à l’homme, et non l’inverse. Ce principe d’ergonomie prend en compte les capacités psycho-physiologiques des opérateurs (taille, capacités cognitives, sensorielles, etc.) en donnée d’entrée lors de la réflexion sur ce qui doit être réalisé, lors du choix de nouveaux équipements de travail ou de l’achat/conception des postes de travail – l’objectif étant notamment de réduire la monotonie des cadences de travail, la répétition des gestes.
Exemple : les cartons de fournitures de bureau, au lieu d’être posés au sol, sont mis à hauteur de personnes, ce qui évite de se pencher pour les saisir.