Pour définir la notion de risques psychosociaux, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) se base sur les notions de trouble et de risque :
- Le trouble se traduit par l’apparition chez l’individu de signes plus ou moins perceptibles qui, faute d’attention, peuvent progressivement s’aggraver, jusqu’à devenir pathologiques.
- Le risque se définit comme la probabilité d’apparition de ces troubles, tant individuels que collectifs, ayant pour origine l’environnement professionnel.
De là, il y a trouble lorsqu’un ou plusieurs déséquilibres sont constatés chez l’individu, se manifestant par du stress, du mal-être, de l’inquiétude. Ces manifestations peuvent se développer sous des formes aggravées (angoisse, souffrance, dépression) donnant lieu à différents types de comportements, tels que :
- l’agressivité ;
- la violence ;
- l’addiction (alcool, prise de médicaments), etc.
Le stress
Le stress n’est pas une maladie en soi : c’est, selon la définition qu’en donne l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (AESST), un état qui survient lorsqu’il y a « déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ».
Le terme de perception met en avant le caractère subjectif du stress : placés face à une situation identique, deux individus n’évaluent pas forcément les contraintes de la même façon et, par conséquent, ne ressentent pas le même niveau de stress. De même, une personne confrontée plusieurs fois à la même situation n’y réagit pas toujours de façon similaire, mais bien en fonction de sa perception momentanée des ressources ou de la contrainte. Une part non négligeable est donc laissée aux caractéristiques de chacun.
Le stress n’est pas forcément négatif. C’est d’ailleurs ce qui permet à un individu de mobiliser son énergie pour affronter des situations nouvelles. Cela lui permet d’évoluer et même de survivre. Ce stress a des manifestations physiques (sécrétion d’hormones, augmentation de l’oxygénation du cerveau, mobilisation des muscles, etc.). Il nous aide à mobiliser notre énergie en puisant dans nos réserves. Mais le maintien du stress va petit à petit épuiser ces réserves, ce qui risque de poser problème.
L’individu est capable de gérer la pression à court terme, ce qui peut alors être considéré comme un stress adaptatif. Par contre, si les contraintes de l’environnement perdurent, l’agent aura de plus en plus de mal à y faire face, les réserves s’épuisant : les effets négatifs du stress commenceront à se faire sentir (cf. Les situations de stress au travail). On parle alors de stress chronique.
Le mal-être
C’est un état émotionnel dans lequel l’agent ressent une inquiétude marquée sur sa situation ou son avenir. Cette « sensation », en lien avec le contexte relationnel et organisationnel dans la sphère professionnelle, est souvent reliée :
- aux modes dégradés des relations au travail ;
- à une perte de repères sur la place de l’individu en tant qu’employé, partie plus ou moins infime d’une organisation et de la collectivité.
La souffrance au travail
Forme aggravée du mal-être, la souffrance au travail se rapproche davantage de la sphère médicale de l’individu qui se trouve en état de dépression. Ce type de dépression, dite « réactionnelle » et liée aux contraintes de l’organisation et des relations sociales, émane généralement des relations sociales négatives ou en dégradation avec les collègues ou les membres de la hiérarchie. Ainsi, bien souvent, la souffrance au travail naît du harcèlement moral dont l’agent peut être victime.
A noter
Le sentiment qu’aucune amélioration de la situation ne peut survenir dans la relation est le signe précurseur de cette souffrance.
Le burn out
Il s’agit de la phase ultime du niveau de stress : si la situation stressante se prolonge, les capacités énergétiques de l’organisme s’épuisent.
Cet épuisement physique, mental et émotionnel s’accompagne d’un désintérêt profond pour le travail (voire pour toutes les activités) et de la dépréciation de ses propres résultats. Très proche de la dépression, il demeure cependant, et principalement, lié au travail.
Ce phénomène se retrouve particulièrement chez les travailleurs sociaux et les acteurs de santé – plus généralement dans les métiers de la relation et du service.
Les violences au travail
Elles se définissent comme toute action, tout incident ou tout comportement qui s’écartent d’une attitude raisonnable, par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée dans le cadre du travail ou du fait de son travail. Ces violences peuvent être très variées, allant du manque de respect ou de l’incivilité à la manifestation explicite de la volonté de nuire, de détruire.
Les formes de harcèlement (moral ou sexuel) entrent dans cette catégorie.