Vision rétrospective sur les dispositions les plus marquantes en matière d’accès et de sélection
Dans ce domaine, il convient de faire mention de l’instauration du numerus clausus et de la réforme de 2009 instaurant une 1re année d’études commune aux études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de sage-femme.
L’instauration du numerus clausus
Ce dispositif particulier qui demeure encore en vigueur aujourd’hui et qui peut se traduire par « nombre fermé », consiste en une limitation annuelle du nombre maximum d’étudiants susceptibles d’être admis en 2e année d’études pharmaceutiques. Cette mesure a été introduite en 1971 par des dispositions réglementaires dans un but de régulation et de contrôle de la démographie de la profession mais aussi en regard d’une volonté moins explicitement affirmée de contenir l’évolution croissante des dépenses de santé.
S’il est certain que ce système a été dans l’incapacité de produire les effets escomptés en ce qui concerne la maîtrise de l’évolution des dépenses de santé, il est non moins certain que l’existence de régions à faible densité professionnelle témoigne également d’insuffisances en matière de régulation des effectifs sur le territoire, dans la mesure où la liberté d’installation demeure la règle.
Enfin, les recrutements que les établissements hospitaliers sont bien souvent tenus d’effectuer auprès de praticiens étrangers ou intérimaires attestent également des effets pervers de ce système de régulation global et rigide.
Face à la prise de conscience collective de ces difficultés, de nouvelles dispositions pourraient intervenir dans un avenir plus ou moins proche pour corriger certains effets de ce dispositif, même s’il est certain que l’impact de ces mesures ne sera pas perceptible avant une dizaine d’années compte tenu de la durée des études conduisant à la formation de ces praticiens.
La 1re année d’études commune aux études de santé
Il s’agit d’un dispositif introduit en 2009 qui vise non seulement à estomper, dans toute la mesure du possible, les effets pervers du numerus clausus sur le parcours des étudiants, mais aussi plus globalement de fluidifier et de rationaliser l’accès aux études universitaires.
En effet, les étudiants non autorisés à poursuivre leurs études en 2e année n’avaient d’autre alternative que de redoubler leur 1re année ou de poursuivre des études dans un tout autre domaine. Nombreux encore étaient ceux qui ayant pris l’option de redoubler se trouvaient de nouveau dans l’empêchement de poursuivre leur formation en 2e année.
Ce cas de figure, hautement préjudiciable aux étudiants confrontés à une réorientation tardive, générait pour le ministère de l’Éducation nationale des situations ponctuelles de blocage et de sureffectif et aussi de surcoûts en matière d’utilisation de fonds publics.
Dans le cadre de ce dispositif nouveau, les étudiants s’engagent dans une formation en pharmacie par une 1re année d’études commune aux études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de sage-femme.
L’originalité de cette année de formation commune réside dans le fait que cette dernière est scindée en 2 semestres, chacun sanctionné par des épreuves classantes.
Afin d’éviter aux étudiants de s’engager plus avant dans une formation qui ne leur conviendrait pas parfaitement en ce sens qu’elle serait trop éloignée de la nature et du niveau des connaissances acquises en qualité de lycéens, ou trop exigeante en matière d’investissement personnel, ou enfin trop riche en ce qui concerne le volume de connaissances à acquérir, une première série d’épreuves classantes est organisée dès la fin du 1er semestre d’enseignement.
Les étudiants dont les résultats n’ont manifestement pas atteint le niveau requis sont alors orientés sans perte de temps supplémentaire vers d’autres formations universitaires pour lesquelles ils auraient plus de chance de succès.
Ceux dont les résultats à ces premières épreuves ont été satisfaisants sont admis à poursuivre le 2nd semestre de scolarité au terme duquel ils pourront choisir leur orientation en fonction du rang de classement obtenu, ou à défaut sont admis à s’inscrire une deuxième fois en 1re année des études de santé.
Dans le même souci d’adéquation de la filière de formation aux souhaits et aux aptitudes des intéressés, des dispositions particulières complètent ce dispositif. Ces dernières autorisent, sous certaines conditions, les étudiants qui estiment ne pas avoir choisi la filière qui leur convient à exercer ce qu’il est convenu d’appeler « un droit de remords » pour changer de filière et accéder directement à la 2e année d’études de leur choix.