« Une chirurgie sûre sauve des vies »
L’augmentation continue de l’incidence des interventions chirurgicales a des conséquences sur les systèmes de santé publique en termes de risques liés à cette activité. Dans les pays industrialisés, des études ont montré l’existence de complications importantes dans 3 à 16 % des interventions chirurgicales hospitalières, avec des taux d’incapacité permanente ou de mortalité d’environ 0,4 à 0,8 %. La moitié d’entre elles pourraient être évitées.
L’initiative de l’OMS « Une chirurgie sûre sauve des vies » a pour objectif de changer la situation en améliorant les normes auxquelles les patients peuvent s’attendre dans le monde entier, et donc de réduire le nombre de décès et de complications évitables en chirurgie. La liste de contrôle OMS pour la sécurité en chirurgie fixe un ensemble de normes de sécurité applicables dans tous les pays et dans toutes les situations sanitaires. L’analyse des résultats a permis d’obtenir une diminution sensible du nombre des complications et des décès.
La liste de contrôle découpe les interventions chirurgicales en 3 phases qui correspondent à :
- celle avant l’induction de l’anesthésie ;
- celle avant l’incision ;
- et celle avant la sortie du patient du bloc opératoire.
Pendant chacune de ces phases, un coordonnateur de la liste doit être autorisé à confirmer que l’équipe a fait toutes les tâches nécessaires avant de pouvoir continuer.
Des lignes directrices et la liste de contrôle ont été publiées par l’OMS en 2008 et 2009 (cf. Bibliographie).
Utilisation de la liste de l’OMS
Pour l’OMS, l’équipe chirurgicale comprend les chirurgiens, les anesthésistes, les infirmiers, les techniciens et autres personnels du bloc opératoire participant à l’intervention. Tous les membres de l’équipe chirurgicale ont un rôle à jouer pour assurer la sécurité et le succès d’une intervention.
Une seule personne est chargée de cocher les cases de la liste de contrôle au cours d’une intervention chirurgicale : le coordonnateur qui est souvent un(e) infirmier(ère), mais il peut s’agir aussi de n’importe quel autre clinicien participant à l’intervention.
Remarque
Il est, en effet, important qu’une seule personne soit responsable de la liste de contrôle dans le contexte complexe d’une salle d’opération, où tout se déroule à un rythme soutenu.
La désignation d’une seule personne en charge de la confirmation de l’exécution de chacune des étapes de la liste de contrôle permet d’empêcher que l’une d’entre elles soit omise dans l’urgence de passer à la phase suivante de l’intervention.
La liste de contrôle divise l’intervention en trois phases :
- la période précédant l’induction de l’anesthésie ;
- la période suivant cette induction et précédant l’incision chirurgicale ;
- et la période s’écoulant durant ou juste après la suture de la plaie, mais précédant la sortie du patient du bloc opératoire.
Au cours de chaque phase, le coordonnateur doit pouvoir confirmer que l’équipe a accompli les tâches nécessaires avant de poursuivre.
Toutes les étapes doivent être contrôlées oralement avec le membre de l’équipe concerné pour veiller à ce que les mesures essentielles aient été appliquées.
Exemple : avant l’induction de l’anesthésie, le coordonnateur de la liste confirme oralement avec l’anesthésiste et le patient l’identité de celui-ci, l’intervention à effectuer et sa localisation, ainsi que le consentement. Le coordonnateur vérifie et confirme verbalement que le site a été marqué et évalue avec l’anesthésiste le risque de perte de sang, de difficultés au niveau des voies respiratoires et de réaction allergique du patient. Il s’assure que la sécurité de l’appareil d’anesthésie et du produit utilisé a été vérifiée. Si la présence du chirurgien n’est pas indispensable pour remplir cette partie de la liste de contrôle, il peut avoir une idée plus précise de la perte sanguine notamment.
L’efficacité de la liste de contrôle (check-list) de l’OMS, qui a été initialement démontrée en 2009, a été confirmée par de nombreux travaux, et s’appuie sur l’amélioration de la communication au bloc opératoire comme sur le développement de la culture de sécurité.