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La psychiatrie, en manque d’étudiants, lance une campagne pour « déconstruire les préjugés »

Professionnels de santé

La psychiatrie "effraye" les Français, selon une étude publiée par le collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP), qui lance une campagne pour "déconstruire les préjugés" sur cette spécialité en manque de bras, et attirer plus d'étudiants.

La psychiatrie « effraye » les Français, selon une étude publiée par le collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP), qui lance une campagne pour « déconstruire les préjugés » sur cette spécialité en manque de bras, et attirer plus d’étudiants.

Plus de six Français sur dix jugent l’univers de la psychiatrie « anxiogène », et 19 % en ont même « très peur », selon le baromètre réalisé par l’institut CSA pour le CNUP et deux associations étudiantes (ANEMF et AFFEP), auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatives du « grand public », mais aussi 600 étudiants en médecine et 500 lycéens.

Pour 46 % des interrogés (qui se disent « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord »), les personnes hospitalisées en psychiatrie sont « généralement enfermées », et 44 % pensent qu’elle « ne fait qu’assommer les gens de médicaments ». Une majorité jugent le métier « dangereux ».

Même parmi les étudiants en médecine, 37 % disent en « avoir peur », un nombre qui chute à 24 % s’ils ont déjà effectué un stage spécialisé.

Camisoles de force, sédatifs : ces peurs relèvent de « croyances héritées des pratiques d’un autre temps », déplore le CNUP, alors que l’enfermement sous contrainte ne concerne « qu’une part infime » des patients, a assuré lors d’une conférence de presse le président du CNUP, Olivier Bonnot.

« Historiquement, quand la psychiatrie n’avait pas de moyens thérapeutiques efficaces, ça a pu se passer comme cela mais depuis les années 1970, la psychiatrie a beaucoup évolué » vers « l’autonomie des patients, des relations collaboratives, des prises en charge ambulatoires », a fait valoir Marie Tournier, professeur à l’université de Bordeaux.

Par ailleurs, la distinction entre les différentes professions liées à la santé mentale (psychiatres, psychologues, psychanalystes…) « n’est pas claire » pour 51 % des français.

Alors que les besoins augmentent – un Français sur cinq est touché dans sa vie par des troubles psychiques – la psychiatrie n’attire plus : en 2023, lors du concours qui détermine les choix de spécialité en médecine, 67 des 547 places de psychiatrie sont demeurées vacantes.

Les étudiants en médecine jugent la psychiatrie « moins prestigieuse » que d’autres spécialités (à 62 %), « trop isolée » (63 %) ou pensent que la recherche y est « moins intéressante ». « C’est faux » et « 90 % des psychiatres sont très heureux » de leur métier, a réagi M. Bonnot.

Un spot télévisé sera notamment diffusé la semaine prochaine sur France télévisions et M6, renvoyant vers un site dédié (https://www.choisir-psychiatrie.fr/), rempli d’informations et témoignages.

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Posté le 24/01/24 par Rédaction Weka