Menu

Les petites villes veulent « une dotation minimale » pour leurs hôpitaux

Santé

L'Association des petites villes de France (APVF) a préconisé mercredi de changer le mode de rémunération des hôpitaux de ce type de communes en instaurant "une dotation minimale de base" pour "sécuriser" leur financement.

Cette proposition figure dans le 4e livre blanc de l’APVF, présenté à la presse par son président Martin Malvy, ex-maire de Figeac (Lot) et Fabrice Millereau, maire de Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise), tous deux socialistes. Le financement des hôpitaux repose aujourd’hui sur la tarification à l’activité (T2A), qui encourage à multiplier les actes médicaux et « à déboucher dans bien des cas sur une aggravation des difficultés des petits hôpitaux », selon M. Malvy, par ailleurs président de la région Midi-Pyrénées. M. Malvy reprenait ainsi une conclusion du rapport Couty qui a inspiré le discours de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, mardi, sur la politique hospitalière du gouvernement.

Le livre blanc va toutefois plus loin, proposant de donner « une dotation minimale de base aux petits hôpitaux » qui complèterait la T2A. M. Malvy a fait valoir que les petites structures « ont des frais incompressibles, proportionnellement plus élevés » que les gros établissements. En outre, « les hôpitaux de proximité enclavés » devraient recevoir « une dotation de continuité territoriale ».

Plus globalement, le livre blanc prône « une approche territoriale de la santé » et la mise en place de « filières de santé territorialisées » pour mieux organiser les services entre eux dans les zones sous-médicalisées. M. Malvy a rappelé que François Hollande s’était engagé en octobre dernier à « garantir un accès à des soins urgents en moins de 30 mn » du domicile. Pour remédier à la pénurie médicale en milieu rural ou semi-rural, l’APVF souhaite qu’y soit encouragée la création de « maisons de santé » pluridisciplinaires, et développé « le salariat » des professionnels de santé, médecins compris. Pour M. Malvy, imposer l’installation de médecins dans certaines zones ne doit être que « l’étape ultime » en cas d’échec des incitations.

Alors que la loi HPST a entraîné « une nouvelle forme de concentration des décisions » à l’hôpital, l’APVF insiste pour que « les choix se fassent dans le cadre d’un dialogue avec les élus locaux ». Les Conférences territoriales de l’action publique (CTAP) créées par le projet de loi sur la décentralisation, à venir le mois prochain au Conseil des ministres, devraient être un lieu privilégié de la prise des décisions associant les élus en matière de santé, suggère l’APVF. M. Millereau a souhaité que les futurs conseils d’établissement des hôpitaux, remplaçant les conseils d’administration, donnent toute leur place aux élus et aux médecins, alors que la loi HPST a renforcé le poids des directeurs.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2013

Pour en savoir plus :

Posté le 08/03/13 par Rédaction Weka