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Les hôpitaux publics craignent que leur déficit « augmente encore » en 2018

Santé

Après l'explosion du déficit des hôpitaux publics en 2017, "on craint qu'il augmente encore" cette année, s'est inquiété lundi 29 octobre 2018 Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), prédisant une perte "aux alentours de 1,5 milliard d'euros".

En début d’année, le déficit « était de près d’un milliard d’euros, il avait déjà doublé en un an et on craint qu’il augmente encore », a-t-il déclaré sur franceinfo. Le chiffre pour 2018 dépassera « plus d’un milliard certainement, on sera sans doute aux alentours de 1,5 milliard », a-t-il ajouté.

La FHF avait déjà lancé le même cri d’alarme fin 2017, annonçant « un déficit historique de 1,5 milliard d’euros », avant de revoir son estimation à 890 millions en juin. Mais « la crise est grave à l’hôpital » et « on est toujours sur la même logique (…) d’économies pour les économies », a dénoncé M. Valletoux. « L’an prochain, on nous demande au minimum 700 millions d’économies nouvelles. C’était presque un milliard cette année et autant l’année précédente », a-t-il rappelé.

C’est dans ce contexte que la FHF et les trois autres fédérations hospitalières (FHP, Fehap et Unicancer) ont annoncé une conférence de presse commune le 6 novembre 2018 pour réclamer « des mesures urgentes et concrètes ». « On propose déjà d’arrêter de pressurer financièrement le système de santé », a indiqué M. Valletoux, qui souhaite que « les économies sur les actes inutiles » soient « réinjectées là où notre système de santé en a besoin ».

Lors de la présentation du plan santé en septembre 2018, Emmanuel Macron « a dit lui-même qu’il y a 30 % des actes qui sont sans doute inutiles », ce qui représente « plusieurs dizaines de milliards d’euros qu’on pourrait économiser ». « Sauf qu’on ne voit pas ces mesures arriver » dans le projet budget de la Sécurité sociale pour 2019, « donc on demande une accélération parce que sinon on ne va plus tenir », a prévenu le président de la FHF.

« Le plan santé est intéressant », mais « c’est un système à cinq, six ans » et « la crise de l’hôpital, c’est aujourd’hui », a-t-il insisté.

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Posté le 31/10/18 par Rédaction Weka