« La préparation de la rentrée 2024 s’inscrit, comme les années précédentes, dans un contexte de tension particulièrement élevée sur la ressource disponible et les viviers existants. L’optimisation des ressources humaines revêt donc une importance toute particulière pour en assurer la réussite », a écrit fin mars 2024 le directeur général des ressources humaines du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse dans un courrier adressé aux recteurs d’académie. L’équation s’avère d’autant plus complexe à résoudre cette année que « la mise en place des groupes en mathématiques et en français appelle une anticipation plus forte encore des recrutements et le recours à des solutions innovantes afin de couvrir les besoins supplémentaires induits », insiste Boris Melmoux-Eude.

La « forte tension sur la ressource enseignante », selon l’expression de la direction des RH du ministère, impose « un travail de préparation rigoureux en vue de la rentrée 2024 afin de disposer du nombre de personnels suffisant dès le jour de la rentrée. » À cet effet, la Direction générale des ressources humaines prévoit d’actionner tous les leviers à sa disposition pour « attirer les candidats, sécuriser et fidéliser les ressources existantes. »

Sécuriser les candidats aux CRPE

En premier lieu, il s’agit de « sécuriser » les candidats inscrits aux concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE). Au programme : publication anticipée des postes ouverts aux CRPE, renforcement de la communication auprès des candidats, accompagnements des candidats.

Mobiliser les listes complémentaires

Ensuite, les listes complémentaires doivent être établies en tenant compte de la qualité des candidats, mais également de la capacité d’accueil dans les académies. « Si les exercices 2022 et 2023 ont permis une très large mobilisation des listes complémentaires, l’exercice 2024 pourrait s’avérer plus tendu », reconnaît la DGRH.

Réguler les départs

Conserver la ressource existante passe par la fidélisation des personnels pour éviter leur départ, prône le ministère. Pour les titulaires, cela s’inscrit aussi dans le cadre « d’une GRH de proximité plus qualitative évitant les phénomènes de rétention excessive des personnels désireux d’évoluer ».

Fidéliser les personnels contractuels

Pour les contractuels en fonction, la fidélisation nécessite, en particulier, de leur apporter des garanties, par exemple sur le renouvellement de leur contrat lorsque le besoin qu’ils assurent est pérenne.

Attirer de nouveaux personnels contractuels

En plus de la fidélisation des contractuels existants, de nouveaux contractuels devront être recrutés, assure la direction des RH. Leur recrutement nécessite de constituer en amont des viviers. Les académies pourront s’appuyer sur les partenariats locaux, notamment avec France Travail. Ces dernières sont également invitées à proposer des conditions contractuelles plus attractives. Elles devront, notamment, veiller à anticiper les recrutements avant la rentrée scolaire pour leur permettre de suivre « impérativement » une formation d’au moins une semaine (en présentiel) en faisant débuter les contrats au plus tard le 19 août.

Des renforts pour la mise en place des groupes de niveau au collège à la rentrée scolaire 2024

Dans la cadre de la mise en œuvre du « choc des savoirs », prévoyant la constitution de groupes de niveau en 6^e et 5^e, le ministère a identifié d’importants besoins disciplinaires en lettres et en mathématiques. Sa direction des RH invite donc les académies à « utiliser tous les statuts possibles. » Les académies doivent, en particulier, « favoriser le recours aux professeurs des écoles pour l’enseignement des lettres et mathématiques en 6^e et 5^e dans le cadre de la mise en place des groupes. » Afin de les accompagner dans la recherche d’enseignants dans ces deux disciplines, la DGRH organise, en ce début avril, une campagne complémentaire de détachement du corps de professeur des écoles vers le corps des professeurs certifiés. Dès lors, les académies peuvent réaliser une campagne de communication et de recrutement de professeurs des écoles volontaires pour un détachement dans les deux disciplines, ciblée en direction :

• des professeurs des écoles issus des départements de leur académie. Afin de compenser ces départs dans le premier degré, des recrutements supplémentaires pourront être effectués sur liste complémentaire ;
• des professeurs des écoles actuellement en disponibilité pour convenance personnelle. En particulier, ceux en disponibilité pour rapprochement de conjoint pourraient rejoindre leur académie de préférence via un détachement dans le corps des professeurs certifiés.

Parallèlement, le ministère entend puiser dans le vivier des retraités. Un peu plus de 1 000 enseignants de lettres et de mathématiques sont partis à la retraite au cours de la précédente année scolaire, sur l’ensemble du territoire. « Afin de mobiliser ce vivier habituellement peu enclin à se réinvestir, les académies pourront leur proposer un temps d’intervention limité dans le temps, mais assorti d’une rémunération attractive », précise la DGRH. À savoir : le maintien de l’indice de fin de carrière, avec une limitation à l’indice brut 1 015 et majoration.