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« Protéger les soignants » : un plan en 42 mesures présenté par le Gouvernement

Professionnels de santé

Pour "mieux protéger les soignants" à l'hôpital comme en ville, le Gouvernement a présenté vendredi 29 septembre 2023 un plan de 42 mesures incluant le renforcement des sanctions pénales, le développement de dispositifs d'alerte, une campagne d'affichage et la formation des professionnels.

« La sécurité des soignants est un enjeu majeur. Il est inacceptable que ceux qui nous soignent soient agressés. Ça ne doit pas être un frein à la volonté de certains de s’engager », a résumé la ministre déléguée chargée des Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, lors d’une conférence de presse.

Quelque « 30 000 actes de violences » annuels sont décomptés dans les établissements de santé et 1 200 l’ont été par l’Ordre des médecins en 2022, des chiffres « sous-estimés » car les professionnels signalent peu les violences, a-t-elle déploré. Une enquête de l’Ordre des infirmiers indique que « plus de 60 % déclarent avoir déjà été agressés ».

Fruit d’un « travail collectif » avec les ministères de la Justice, de la Fonction publique et des Solidarités, ce plan pour la sécurité des professionnels de santé comprend « trois grands axes » : prévention, sécurisation du cadre d’exercice, accompagnement des victimes.

« Nos concitoyens doivent comprendre que la tolérance zéro va être de mise » pour les agressions physiques comme verbales, et une campagne d’affichage sera organisée dès novembre, a déclaré la ministre.

Les sanctions pénales vont être « renforcées », avec la création d’un « délit d’outrage » contre les professionnels libéraux – qui existe déjà pour les hospitaliers – ou la possibilité nouvelle pour un directeur d’établissement de se joindre à la plainte d’un agent.

L’exécutif veut aussi inciter à signaler et porter plainte, et améliorer l’accompagnement des victimes, par exemple en « systématisant » la prise de plainte dans l’établissement ou en cabinet.

Les soignants seront formés « à la gestion de l’agression », pour être capables « en amont, de déceler et prévenir une agressivité qui monte », dans le cadre des formations continue et initiale.

Le Gouvernement a aussi pour objectif de former 150 000 professionnels au « brevet de secourisme en santé mentale » en 2025.

Les systèmes d’alerte et de géolocalisation (de type bracelet permettant d’appeler au secours, au « prix moyen de 50 euros ») sont encore méconnus des professionnels libéraux qui effectuent des visites à domicile et sont « très exposés », ou des internes qui « se déplacent seuls la nuit dans de grands établissements », a ajouté la ministre, qui veut les « faire connaître et les mettre à disposition ».

La sécurité se joue aussi dans « l’arrangement des bâtiments », notamment dans les services d’urgences, parfois « mal conçus pour accueillir et gérer autant de flux, et gérer l’attente », a-t-elle observé.

L’exécutif veut donc « profiter » des investissements prévus lors du Ségur de la Santé pour intégrer ces préceptes dans les projets immobiliers, ou encore « inciter les collectivités » à déployer des caméras de vidéosurveillance ciblées.

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Posté le 29/09/23 par Rédaction Weka