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Annick Girardin : « On ne peut vouloir plus de service public et moins de fonctionnaires »

Fonction publique

La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a estimé mardi 24 janvier qu'« on ne peut pas vouloir plus de service public et moins de fonctionnaires", dénonçant, devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), "des stratégies électoralistes de court terme".

« La fonction publique ne peut être détachée de la qualité du service public. Contrairement à ce que veulent nous faire croire certains discours, l’un ne va pas sans l’autre », a déclaré la ministre lors de la présentation d’un projet d’avis du Cese sur l’avenir de la fonction publique, demandé par le gouvernement. Son discours était retransmis sur internet.

« Et c’est cette schizophrénie française que je combats : on ne peut pas vouloir plus de service public et moins de fonctionnaires », a ajouté Mme Girardin.

Elle a dénoncé « un climat de défiance persistant vis-à-vis de la fonction publique et, plus généralement, des fonctionnaires qui la font vivre », qui est « attisé par des stratégies électoralistes de court terme et des discours réducteurs ».

François Fillon, candidat du parti Les Républicains à l’élection présidentielle, a proposé de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires sous le quinquennat, un objectif jugé « difficile » par l’un de ses porte-parole, critiqué par les syndicats, la gauche et le FN.

Le projet d’avis du Cese « L’évolution de la fonction publique et des principes qui la régissent », rédigé à la demande du Premier ministre, et qui a été validé par un vote dans l’après-midi, dresse un état des lieux de la fonction publique actuelle et formule une vingtaine de recommandations. Parmi celles-ci : un « travail de fond sur les missions », « préalable à toute réflexion sur les moyens et les effectifs », la « réaffirmation du statut » des fonctionnaires, et des améliorations en matière de « management, innovation, transformation numérique et de concertation ».

Il met notamment en garde contre « un message politique axé surtout sur les suppressions d’effectifs et un flux de recrutements nul ».

Le Cese insiste également sur les « mutations profondes » qui touchent la fonction publique dans ses trois versants (État, hospitalière, territoriale), notamment dans « le domaine de la santé », et les changements dans les « territoires urbains en situation économique et sociale difficile » et les « territoires ruraux en voie de désertification ».

Pour le Cese, « l’assainissement des finances publiques » ne doit pas faire oublier les « lignes de failles qui divisent la société » entre « femmes et hommes », « riches et pauvres », « ascension et déclin social », « France de l’emploi et France du chômage », « jeunes générations et les autres », « territoires prospères et territoires en déshérence » ou encore « Français de différentes origines ».

La France comptait 5,4 millions d’agents publics au 31 décembre 2014.

 

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Posté le 25/01/17 par Rédaction Weka