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La hausse des prix des repas de restauration collective est-elle inéluctable ?

Commande publique

Au nom de l'ensemble de ses adhérents, entreprises et entrepreneurs de la restauration collective, le syndicat national de la restauration collective (SNRC) tire la sonnette d'alarme concernant la hausse des prix des denrées alimentaires qui continue de fortement impacter leur activité et leur santé financière.

Le syndicat tient à rappeler que la très grande fragilité économique du secteur expose particulièrement ses entreprises à cette hausse continue des prix, hausse qui s’est à fortiori accélérée au cours du mois d’août. L’augmentation cumulée des prix de l’alimentaire atteint désormais + 10 % en seulement un an. Le syndicat et le Syndicat national des entreprises de restauration et services (SNERS) demandent à leurs clients – les collectivités et les établissements scolaires – une hausse d’«au moins 9 % » de leurs contrats, dans une lettre diffusée lundi 7 novembre 2022 dans la presse spécialisée des collectivités.

Une demande d’augmentation des prix de 7 % ou 9 %

Alors que les dotations mises en place en juillet par le Gouvernement doivent permettre aux collectivités de faire face aux mesures nécessaires à maintenir la qualité des repas à la cantine, en continuant à offrir des produits de saison, de label, bien préparés et bien cuisinés, pour tous les enfants de France, le SNRC appelait à une augmentation d’au moins 7 % des prix contractuels des repas proposés aux collectivités. Aujourd’hui, il porte leur demande d’augmentation à 9 % par rapport aux prix pratiqués au 1er janvier 2022. Seule une telle augmentation, justifiée au regard de la hausse des prix des denrées alimentaires, permettra au secteur de la restauration collective de traverser la crise inflationniste actuelle en sécurisant la survie financière de ses entreprises, à commencer par les plus petites d’entre elles. C’est également la condition pour que les entreprises adhérentes du SNRC puissent continuer à garantir ce qui constitue leur engagement prioritaire : proposer chaque jour des repas toujours plus sains, équilibrés et variés aux enfants scolarisés et à l’ensemble de ses convives.

Un appel aux donneurs d’ordre

Deux circulaires publiées au mois de mars ont présenté des recommandations en matière d’exécution des contrats, notamment en ce qui concerne la prise en compte de l’évolution des prix des denrées alimentaires dans les marchés de restauration et les adaptations qualitatives liées aux difficultés d’approvisionnements en insistant sur l’urgence de la situation. Ces adaptations sont nécessaires pour que la restauration collective puisse continuer à jouer son rôle social et de santé publique, au juste prix.

Selon Philippe Pont-Nourat, Président du Syndicat National de la Restauration Collective : « Dans ce contexte inédit de fragilisation globale de notre filière, la question de la revalorisation des prix des prestations de repas est inévitable et doit aujourd’hui être placée au cœur du dialogue engagé avec les bénéficiaires de la restauration collective. Un tel dialogue est vital pour assurer la pérennité de notre filière. Les sociétés de restauration collective demandent à l’ensemble des élus et des décideurs publics ainsi qu’aux membres de la société civile d’accepter au plus vite de négocier avec eux la mise en place des aménagements indispensables afin de permettre de relever collectivement les défis actuellement rencontrés par le secteur ».

Selon Gilles Pérole, membre de l’Association des Maires de France, ces entreprises servent 40 % des communes ayant une école, les 60 % restantes ayant leur propre cantine.

« L’AMF est prête à discuter mais il faut de la transparence sur la structure des prix car ces hausses ne doivent pas servir à préserver les bénéfices de ces entreprises alors que les collectivités sont elles-mêmes en difficulté. Et il faut par ailleurs préserver un coût abordable pour les familles », a-t-il ajouté.

« Cette déclaration dans la presse est ressentie comme un moyen de faire pression sur les collectivités », a estimé de son côté Bertrand Hauchecorne, membre de l’Association des maires ruraux de France.

Source : « Inflation, difficulté d’approvisionnement : une revalorisation inévitable des prix des prestations de repas en restauration collective », SNRC

Posté le 08/11/22 par Rédaction Weka