À l’origine, cette initiative visait à « répondre à une question de salubrité publique », explique la mairie dans un communiqué.
Elle met notamment à contribution 500 familles, sur les près de 100 000 habitants de la ville, engagées dans « défi famille » pour lequel elles s’engagent à « réduire de 50 % leur production de déchets en un an ».
En moyenne, les familles « zéro déchet » produisent quatre fois moins de déchets non recyclés que la moyenne roubaisienne, selon la mairie.
À son lancement en 2015, cette initiative rassemblait 100 familles équipées de « balances pour leur permettre de mesurer leur production d’ordures ménagères » et accompagnées grâce à des « ateliers pratiques ».
Derrière l’enjeu écologique, le « zéro déchet » permettrait également aux ménages de faire des économies dans l’une des communes les plus pauvres de France selon l’Insee, avec un taux de pauvreté de 44 % en 2016.
« Annuellement, j’économise 1 500 euros : deux semaines de vacances », explique Magdalène Deleporte, dont la famille de deux enfants est engagée depuis 2016. Elle fabrique ainsi son shampoing qui lui « revient à un euro » et lui dure « un mois », son dentifrice « avec de l’huile essentielle de menthe poivrée notamment » ou encore ses éponges « avec les restes de vêtements tissés ».
Outre les familles, les cinquante écoles de Roubaix participent au projet notamment en « réduisant la quantité de déchets produits par les restaurants scolaires » et en « luttant contre le gaspillage alimentaire ».
Une quarantaine de commerçants, impliqués dans le projet, ont aussi signé une charte d’engagement prévoyant le recyclage des déchets et la suppression des sachets.
« Le déploiement de la dynamique zéro déchet a entraîné l’émergence d’une nouvelle forme d’économie, l’économie circulaire », explique la mairie qui dit apporter « son soutien aux porteurs de projets » et faciliter « le lien avec la collectivité ».
La conseillère municipale EELV de Roubaix Myriam Dau tempère cependant la portée de cette initiative « zéro déchet », « un peu l’arbre qui cache la forêt » selon elle, même si elle salue la « prise de conscience » qu’elle entraîne. Car tous déchets produits à Roubaix, y compris ceux de ces 500 familles, sont au final traités par la Métropole européenne de Lille « qui a pris un an de retard dans ce domaine ».
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