Les centres d’hébergement d’urgence en France : missions, gestion publique et rôle social
Face à la montée des situations de précarité en France, les centres d’hébergement d’urgence (CHU) assurent un rôle vital dans la mise à l’abri des personnes sans domicile. Si leur gestion repose souvent sur des opérateurs associatifs, leur encadrement et leur financement relèvent largement des missions des services publics.
Définition et missions des CHU
Les CHU sont des structures d’accueil temporaire, accessibles à toute personne en situation de détresse. Ils garantissent :
- un abri immédiat,
- la sécurité,
- des prestations d’hygiène et d’alimentation,
- un accompagnement social de premier niveau.
Ils peuvent accueillir des publics variés : hommes isolés, familles, mineurs, femmes victimes de violences, etc.
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Un cadre juridique porté par l’État
Le droit à l’hébergement d’urgence est garanti par le Code de l’action sociale et des familles (articles L. 345-2-2 et suivants). Il s’agit d’un droit inconditionnel. L’État, via les préfectures, détient la responsabilité de garantir cette mise à l’abri. Les directions départementales (DDETS/DDCSPP) sont en charge de la mise en œuvre.
Coordination et rôle des SIAO
Depuis 2010, la régulation des demandes d’hébergement passe par les SIAO (Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation). Ces services centralisent les appels au 115, évaluent les situations et orientent les demandeurs vers les structures adaptées (CHU, CHRS, hôtels sociaux…).
Centres gérés par la fonction publique
Certains CHU sont directement gérés par des collectivités territoriales, comme des villes ou métropoles, ou par des établissements publics. Ces structures publiques assurent :
- le financement,
- la gestion RH,
- le pilotage opérationnel,
souvent en lien avec les services sociaux territoriaux. À Lyon, par exemple, la Métropole a mis en place un hébergement d’urgence innovant dans d’anciennes remorques frigorifiques, en coopération avec l’État.
Enjeux actuels et limites
Malgré 334 000 places disponibles en 2023, le dispositif reste saturé, notamment en Île-de-France. La Cour des comptes a souligné en 2024 l’absence de stratégie durable, un pilotage fragmenté et des budgets insuffisamment maîtrisés. Le 115 est régulièrement débordé, et des milliers d’enfants dorment encore à la rue.
En conclusion, les centres d’hébergement d’urgence constituent un maillon essentiel de la solidarité publique en France. Leur gestion repose sur une articulation entre l’État, les collectivités locales et le tissu associatif, sous le pilotage des services publics. Face à l’augmentation des besoins, renforcer la gouvernance, la capacité et la coordination de ces structures est une priorité pour les acteurs publics impliqués dans l’action sociale.
Publié le 07/08/2025
