La violence intrafamiliale a des conséquences sur tous les membres de la famille, qu’ils soient victimes ou témoins.
87 % des violences intrafamiliales sont exercées au domicile.
La violence envers les enfants
Lorsque la violence est dirigée contre le conjoint, les enfants qui sont témoins peuvent alors être victimes d’importants traumatismes. Ils vont grandir dans un climat d’insécurité et de terreur. S’ils ne sont pas protégés, près de 60 % de ces enfants ont un risque de développer des conséquences graves sur leur santé physique et psychique (retard de croissance, allergies, maux de tête, troubles du sommeil, troubles de l’alimentation, difficultés d’ordre scolaire, trouble de la concentration, socialisation difficile, conduite à risque, agressivité…). Environ 50 % des personnes ayant été témoins de violence conjugale dans leur enfance seront violentes avec leur partenaire.
Dans presque la moitié des cas, la violence conjugale commence pendant la grossesse. 2 femmes victimes sur 3 déclarent que les violences ont été plus graves pendant cette période. Le fœtus se trouve alors en danger : risque de fausse couche, accouchement prématuré, petit poids de naissance…
Concernant le nouveau-né, la perception qu’il a de cette violence va entraîner des réactions (pleurs continuels, troubles du sommeil et de l’alimentation…) qui risquent de l’exposer encore plus au danger.
L’enfant grandit dans un climat d’insécurité. Il se trouve confronté à une situation face à laquelle il est impuissant, il peut avoir peur qu’un de ses parents décède, de mourir lui-même ou d’être abandonné. En grandissant, il risque de tenter de s’interposer et, de ce fait, de subir lui-même les violences. Il peut également développer un haut niveau de tolérance face à la violence en considérant que ce type d’agissement est normal et permet de résoudre des conflits.
Les violences peuvent viser directement les enfants. Il existe 4 formes de maltraitance envers les enfants :
- les violences physiques ;
- les violences psychologiques ;
- les violences sexuelles ;
- les négligences lourdes (l’enfant manque d’attention et de soins élémentaires ou reçoit des soins inadéquats ; il peut être privé de nourriture, de sommeil, d’hygiène, de vêtements… ; dans ces cas, la négligence peut conduire à une mort par sous-alimentation ou par infections). Environ 20 000 enfants sont victimes de maltraitance chaque année et 80 000 sont en risque de l’être.
A noter
80 % des parents qui maltraitent leurs enfants ont été eux-mêmes maltraités.
Chaque année, 600 à 700 décès sont dus aux mauvais traitements se produisant au sein même de la famille.
La violence sur les ascendants
Certains parents sont confrontés à la violence de leurs enfants. Ce phénomène est en augmentation. Il s’agit généralement d’adolescents ou de jeunes majeurs, principalement des garçons, qui n’ont pas encore quitté la maison et qui expriment une attitude menaçante vis-à-vis de leur famille. Ils commandent leurs proches et exigent qu’on se plie à leurs volontés. Ils exercent des violences morales, parfois physiques, économiques et font, dans certains cas, régner la terreur dans leurs familles.
Les familles monoparentales sont les plus exposées à ce type de violence. Les jeunes exercent alors une forme de violence qui s’apparente à de la violence conjugale.
Les parents de ces enfants développent une culpabilité certaine, s’interrogeant sur ce qu’ils ont fait pour en arriver à cette situation. Ils cherchent alors à évincer l’enfant du domicile familial pour se débarrasser de leur peur.
La violence sur les personnes âgées
Elle peut survenir en fonction de la configuration du lieu de vie (logement exigu ou inadapté), de la situation familiale (problématiques liées à des antécédents de violence familiale, à l’alcool, à des difficultés financières, à l’état d’épuisement des accueillants…) ainsi qu’à la personne elle-même en fonction de son degré de dépendance, de son état mental…
La violence exercée sur les hommes
10 à 15 % des violences conjugales recensées par les services de police concernent des victimes de sexe masculin. Ces résultats sont sans doute tronqués : en effet, la grande majorité des hommes concernés n’osent pas porter plainte par peur d’être ridiculisés ou de ne pas être crus. Il arrive également que les femmes auteurs de violence déposent plainte contre leur conjoint pour retourner la situation sachant que la société apporte plus de crédit à la femme dans ce type de situation.
Les femmes commettent souvent des violences avec des armes et provoquent donc des blessures graves. Chaque année, une quinzaine d’hommes périssent sous les violences de leur conjointe. Pourtant, la plupart de ces victimes maltraitaient eux-mêmes leur compagne.