Partie 9 - En complément
Chapitre 14 - Accueillir des familles vulnérables avec de jeunes enfants

9.14/3 - Conclusion

Si les initiatives présentées ont pu être réalisées, cela est dû en grande partie à la solidité des projets des professionnels en lien avec les familles. On peut espérer que des enseignements peuvent en être tirés pour s’en inspirer lors d’accompagnement d’enfants et de leurs parents vulnérables.

Que pouvons-nous tirer de ces expériences et de leurs caractéristiques ? Les projets que les professionnels ont mis en place sont liés à un accompagnement des familles rencontrées de façon régulière avec leur enfant. L’accompagnement entrepris est souvent relayé par des contacts privilégiés qu’un membre de l’équipe instaure. La confiance et la compréhension des contextes de précarité sont certainement les clefs pour les actions à entreprendre.

Agir avec empathie permet, dans la plupart des cas, de saisir les ressources et potentialités des parents et de leur enfant. De plus, reconnaître les stratégies déployées par les familles pour surmonter les difficultés conduit très souvent les professionnels à clarifier les aspects de l’accompagnement à privilégier.

En bref, quelles actions faut-il développer et quels sont les éléments prioritaires et ceux à laisser de côté ? L’objectif principal reste de favoriser le bien-être des parents en termes psychologiques et émotionnels autant que sociaux. Parmi les sensations que les parents expriment à propos de l’éducation, le sentiment qui paraît le plus important est bien celui de se percevoir comme efficace. En d’autres termes, repérer une évolution, des progrès dans le développement de son enfant renvoie à ce que le parent a mis en place pour réussir. L’auteur Albert Bandura, psychosociologue nord-américain, spécialiste des questions de valorisation personnelle pour les personnes exclues socialement, qualifie ce sentiment d’autoefficacité et explique qu’il est possible, à partir de quatre types de ressources, de s’en emparer. La première ressource est celle de l’expérience directe, la seconde celle de l’expérience indirecte, la troisième celle de la persuasion verbale et la quatrième celle de l’éveil émotionnel. Nous les comprenons comme suit :

  1. Il s’agit de vivre l’expérience en direct où le parent saisit l’importance de faire autrement et se permet d’agir autrement, ce qui renforce le « sentiment d’autoefficacité » face aux différentes tâches à exécuter pour le bien-être de l’enfant.

  2. L’observation des actions d’un autre parent lors d’actions proposées en groupe permet à chacun de se sentir partie prenante. Par l’imitation et l’influence des autres, chacun se sent encouragé et à même de réussir les tâches. Cela a pour effet de renforcer la croyance en leurs capacités...

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