Partie 5 - La performance dans l’action sociale

5/1 - La légitimité de la performance dans l’action sociale

Après avoir abordé la notion de performance sociale légitime, l’auteur invite à réfléchir sur la performance individuelle et collective. À partir de méthodes et d'outils empruntés à plusieurs chercheurs, il propose aux professionnels et aux dirigeants de construire leur performance dans l'action sociale car actuellement, dans l'état de la réflexion, tout est encore à inventer.

I - Rapide historique de la performance

Une notion à la mode...

Aujourd’hui, la notion de performance est de plus en plus associée à tous les domaines qui concernent notre vie, de la performance énergétique en passant par la performance de la Bourse jusqu’à la performance de notre voiture... Il y a même des sites en ligne pour améliorer ses performances, comme le site « Le perfologue ». L’action sociale est à son tour prise dans ce grand tourbillon du « culte de la performance ».

... dont l’origine est lointaine

Un petit retour dans le passé pour tenter de repérer l’évolution de son sens peut nous aider à mieux cerner les interrogations actuelles des professionnels du social quant à son usage.

Si le mot « performance » a sans doute pour provenance lointaine le verbe parformer de l’ancien français du XII e siècle, qui avait pour sens de « parfaire une activité », il semble qu’il tire plus directement son origine du verbe anglais to perform , qui avait au XV e siècle la signification d’« accomplir une action ou une tâche » et qui, depuis le XVII e siècle, est employé au sens d’« exécuter une œuvre littéraire ou artistique en public ».

Les cinq grands enseignements de l’Histoire

Premier enseignement de son histoire, qui a toute son importance pour l’action sociale : la performance pour exister a besoin d’être vue. Il ne peut y avoir de performance cachée : pour parler de performance, il faut au moins le jugement de l’autre ! On comprend ici, déjà, le rejet que cela peut entraîner de la part des travailleurs sociaux, qui mettent en avant, à juste titre, la confidentialité nécessaire à l’expression de leur talent dans la relation de confiance que les personnes établissent avec eux.

Au XIX e siècle, ce sont les possibilités mécaniques des appareils (en particulier dans les chemins de fer) qui se voient nommées « performances », d’où le deuxième enseignement de cette histoire : la notion de performance porte en elle un aspect mécanique qui ne lui permettrait pas d’être applicable à l’homme, sauf si ce dernier se trouve...

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