Parmi les personnes étrangères, certains publics nécessitent un accueil spécifique.
A noter
Est migrant tout étranger ayant quitté son pays de son plein gré avec pour objectif d’améliorer ses conditions matérielles de vie ou de bénéficier du regroupement familial.
Les femmes
Les femmes étrangères sont au même titre que les femmes françaises, victimes de discrimination sexiste. Elles sont, de plus, exposées aux risques de discrimination liés à l’origine. Certaines subissent le poids des traditions de leur culture d’origine. Les situations de ces femmes sont donc complexes.
Une présentation des possibilités qui s’offrent à elles peut s’avérer nécessaire, par exemple le fait de travailler afin d’être autonomes financièrement.
Il peut alors être utile de les aider à lever les réticences qu’elles et leurs maris, le cas échéant, pourraient avoir. Étant pas ou peu qualifiées, ces femmes seront souvent amenées à occuper des postes dans les services à la personne et leur lieu de travail sera donc le domicile des clients nécessitant de l’aide ; ce qui est très difficile à appréhender dans un certain nombre de cultures.
Les accueillir et les accompagner nécessite donc parfois un travail de déconstruction de certaines représentations ou peurs que ce soit de leur côté ou du côté de l’administration, d’un éventuel employeur, etc. Les personnes procédant à cet accompagnement devront veiller à mettre en place un climat de sérénité malgré l’urgence des situations personnelles pour avancer le plus efficacement possible.
Toujours dans le cadre des différences culturelles, il est préférable d’éviter les conclusions hâtives. Par exemple, dans le cadre de l’accueil des mères et de leurs enfants (ex. : dans un centre de protection maternelle et infantile [PMI]), il faut garder en tête que les manières de s’occuper d’un enfant peuvent être très différentes d’une culture à l’autre et veiller à ne pas prendre pour de la maltraitance certaines pratiques. Par exemple, dans certaines cultures, il est courant d’enrouler un nouveau-né dans des bandages serrés. Dans ce cas, il suffit de prendre le temps d’expliquer en montrant ce qui est bon d’un point de vue médical pour l’enfant, ou simplement de respecter les us et coutumes de la personne, sans penser que notre façon de faire est la bonne.
Les travailleurs âgés
Nombre de travailleurs étrangers arrivés à l’âge de la retraite vieillissent seuls en France. Ils ont souvent des conditions de vie difficiles et vivent dans des foyers.
Ces travailleurs ont eu des vies professionnelles souvent très éprouvantes durant lesquelles ils ne se préoccupaient que peu de leur santé, de leur physique. Il sera alors intéressant lors de l’accueil de veiller à ce qu’ils consultent régulièrement un médecin et se soignent si nécessaire, qu’ils arrivent à maintenir une hygiène de vie correcte, ce qui n’est pas toujours aisé au vu des lieux de vie parfois insalubres qui sont les leurs, quand ils vivent seuls dans des hôtels ou des foyers.
Cela peut s’exprimer par le fait de leur manifester de l’intérêt lors des échanges, tout en préservant leur susceptibilité, en demandant par exemple si la personne a consulté un médecin, si elle tousse. Dans beaucoup de cultures, par exemple la méditerranéenne, il est mal vu que les hommes se plaignent. Pour éviter cela, il est préférable de poser des questions explicites, par exemple : « Avez-vous parfois ou souvent des douleurs ? »
Les jeunes
Certains mineurs et jeunes arrivent seuls en France, ce qui implique dans leur cas, en plus de l’accueil proposé classiquement aux étrangers, un accueil socio-éducatif. Les difficultés rencontrées par les étrangers ont une résonance particulière en eux à cause de leur jeune âge. S’y ajoutent des problèmes plus dramatiques liés à leur fragilité, lorsqu’ils sont amenés à vivre dans la rue ou dans des structures d’accueil.
Il est alors important de surveiller tout geste pouvant trahir d’éventuelles violences subies, des addictions à la drogue et/ou à l’alcool : traces apparentes, regard fuyant ou vide, agressivité inhabituelle, etc. et de les mettre en relation avec un médecin, avec qui bien souvent le rapport peut être plus facile qu’avec un travailleur social, avant de les orienter le cas échéantvers les structures sociales habilitées. Tenez aussi compte du fait que ces jeunes sont parfois en « suspens » quant à leur avenir et à la possibilité de rester en France, ce qui crée beaucoup d’incertitudes chez eux.