Une éolienne est un dispositif exploitant la force du vent (de 14 à 90 km/h) grâce à des pales fixées en haut d’un mât et à la conversion de l’énergie mécanique ainsi créée en énergie électrique au moyen d’un générateur. En France, la puissance totale raccordée au réseau de distribution était d’environ 7 700 MW en juin 2013.
Il faut différencier :
- l’éolien terrestre avec le grand éolien (ou aérogénérateur), qui permet une puissance nominale d’environ 2 MWh (production par heure dans des conditions optimales) et dont le mât mesure environ 80 à 100 m et les pales 40 à 50 m, du petit éolien destiné à l’usage individuel et ayant des puissances pouvant aller de 0,1 à 36 kWh avec un mât mesurant entre 10 et 35 m ;
- l’éolien maritime qui consiste à installer des éoliennes en mer, dont les pales sont bien au-dessus de l’eau, et qui bénéficie des vents marins, plus forts et plus réguliers que les vents terrestres. Les éoliennes maritimes permettent une puissance nominale allant jusqu’à 7 MWh ;
- les hydroliennes qui exploitent, quant à elles, l’énergie cinétique des courants marins et non du vent permettant pour l’instant une puissance nominale d’environ 0,5 à 1 MWh.
La loi Grenelle II fixe comme objectif le développement de l’éolien afin d’atteindre 19 000 MW d’éolien terrestre et 6 000 MW d’éolien maritime d’ici fin 2020.
Les intérêts environnementaux, économiques et sociaux
Ils sont les suivants :
- permettre la diminution de la dépendance énergétique du fait de l’approvisionnement local ;
- participer à la sécurité de l’approvisionnement en énergie grâce à la diversification des sources d’énergie (cf. Comprendre les enjeux du débat sur la transition énergétique) ;
- contribuer à la stabilité des prix de l’énergie ;
- limiter les pertes d’énergie dues aux transports par une production et une consommation locale ;
- dynamiser l’emploi local avec la construction, les activités hôtelières et de restauration pendant la construction et l’exploitation, la maintenance à long terme (cf. Mettre en œuvre une dynamique de développement responsable) ;
- générer un produit fiscal pour la collectivité et ainsi participer au développement local (imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau – Ifer –, contribution foncière des entreprises – CFE – et contributions économiques territoriales – CET –, ou fiscalité unifiée des éoliennes locales) ;
- participer à l’atteinte des objectifs du Grenelle de l’environnement (23 % d’énergie de sources renouvelables d’ici 2020, cf. Les plans territoriaux de lutte contre le changement climatique) ;
- répondre aux préoccupations des Français qui sont 89 % à estimer que les énergies renouvelables représentent des énergies d’avenir et 80 % à être favorables à l’implantation d’éolienne sur leur territoire, d’après un sondage d’Ipsos réalisé en 2013 ;
- créer des revenus complémentaires. L’installation d’une éolienne sur une parcelle agricole génère un revenu stable pour l’agriculteur (environ 2 000 € par MW et par an) ;
- autoriser le financement à des capitaux privés de riverains du projet ;
- bénéficier de tarifs d’achat incitatifs et garantis pendant 15 ans pour les installations éoliennes terrestres (20 ans pour l’éolien maritime) : 8,4 c€/kWh sur 10 ans puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh sur 5 ans, selon le site.
Attention
Suite au recours d’associations antiéolien, la Cour de justice de l’Union européenne a conclu, en 2013, que le tarif de rachat de l’électricité éolienne représente une aide d’État. Le tarif pourrait donc être annulé étant donné qu’il n’a pas été notifié en tant que tel auprès de la Commission européenne. L’annulation de ce tarif engendrerait de profondes perturbations dans le secteur. Une procédure de notification du dispositif en tant que soutien à l’éolien terrestre a été lancée en octobre 2013 afin d’éviter une interruption du tarif de rachat.
Les principales étapes d’un projet de grand éolien
Identification de la zone envisagée : il est conseillé de s’inspirer de certains principes issus des zones de développement éolien (ZDE), qui permettent de développer un cadre favorable à l’aboutissement du projet éolien, tels que les phases de concertation et l’intégration du projet dans une dynamique globale du territoire.
Concertation avec l’ensemble des parties prenantes du projet.
Étude de préfaisabilité.
Maîtrise foncière : signature de promesses de baux avec les propriétaires des terrains sélectionnés. Cette étape incombe au développeur privé ou public (société d’économie mixte – SEM). Quel que soit le portage du projet, la collectivité a tout intérêt à structurer et accompagner cette phase, notamment en engageant un dialogue avec les propriétaires et exploitants potentiels afin de minimiser et maîtriser les tensions entre propriétaires et entre développeurs sur des questions de concurrence.
Études de faisabilité ; dont l’étude d’impact environnemental du projet. Les études menées aboutissent à l’identification des conditions économiques du projet et à l’élaboration d’un plan d’affaires.
Instruction du permis de construire pour tout projet de plus de 12 m de haut. La demande est instruite par le préfet et donne lieu à plusieurs consultations (services de l’État, communes, Dreal…).
Instructions des autres procédures : autorisations de raccordement, autorisation d’exploiter, certificat ouvrant droit à l’obligation d’achat…
Autorisations ICPE : depuis les « lois Grenelle », les projets éoliens sont soumis à la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Le régime de l’autorisation est imposé aux installations comprenant au moins une éolienne ayant un mât de 50 m ou plus et aux installations avec des éoliennes de 12 à 50 m d’une puissance de 20 MW ou plus. De plus, une étude de dangers et une enquête publique sont obligatoires et les installations doivent être à 500 m minimum des habitations. Le régime de la déclaration est imposé aux projets d’installation d’éoliennes de 12 à 50 m d’une puissance inférieure à 20 MW. Ce cas de figure implique la réalisation d’une notice d’impact mais aucune distance minimale n’est imposée.
Construction et mise en service : aménagement du site et des voies d’accès, acheminement et installation des éoliennes, raccordement au réseau et exploitation du parc éolien. L’annonce de la mise en service du parc nécessite une communication pertinente. Pendant l’exploitation, la maintenance est généralement assurée par le constructeur pendant la période de garantie, puis par des entreprises locales.
Ordre de grandeur des coûts associés
Le coût d’investissement pour une grande éolienne terrestre se situe aux alentours de 1 300 à 1 600 € par kW installé pour le coût du matériel, du raccordement, de l’installation des études préalables et du démantèlement, d’après une estimation de l’Ademe.
Les coûts d’exploitation, d’entretien et de maintenance s’élèvent à environ 3 % du coût d’investissement total.
Pour l’instant, un projet éolien offshore coûte environ 30 à 50 % plus cher qu’un projet terrestre, notamment en raison de la complexité d’installation et de raccordement.
Le coût d’un projet éolien dépend du prix de revient de l’installation, du tarif de revente de l’électricité et donc de la capacité de production du parc.
À savoir
La France dispose du deuxième gisement éolien européen, après les îles britanniques.
La
loi n° 2009-967 du 3 août 2009 (Grenelle I)
fixe à 23 % la part des énergies renouvelables à atteindre dans la production énergétique française d’ici 2020. L’éolien doit participer à 25 % de cet objectif d’après la programmation pluriannuelle des investissements et l’éolien maritime à 7 % de la production électrique par les énergies renouvelables en 2020.