Contexte
Longtemps occultée en France, la mémoire de la Shoah a fini par resurgir dans les années 1990, et elle occupe aujourd’hui une place centrale dans la conscience historique de notre pays. Le temps ayant passé, la légende gaullienne d’un pays entièrement résistant n’a plus eu lieu d’être. Les exactions du régime de Vichy sont désormais reconnues. La rafle du Vél’d’Hiv’, le 16 juillet 1942, est l’un des symboles de la Collaboration.
Le président François Mitterrand a décidé en 1993 de faire du 16 juillet une Journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français » (1940-1944). Deux ans plus tard, le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’d’Hiv’ et la déportation des Juifs. En 2000, la commémoration du 16 juillet devenait la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et l’hommage aux Justes de France.
Le 16 juillet étant une journée nationale, les communes sont amenées ce jour-là à organiser des commémorations. Celles-ci visent à sensibiliser les jeunes et à lutter contre la résurgence de l’antisémitisme.
Comment associer la population à cette commémoration ? Et comment faire en sorte qu’elle n’avive pas la concurrence des mémoires à laquelle on assiste aujourd’hui ?