Partie 6 - Procéder à l'évaluation interne et externe
Chapitre 1 - Situer l'évaluation
6.1/1 - Première approche de l'évaluation
Acquérir une culture de l’évaluation, et a fortiori se doter d’une expertise individuelle ou collective en matière d’évaluation, suppose que l’on partage une définition de l’évaluation et que l’on en connaisse la ou les finalités.
Tout d’abord, il est primordial de connaître les raisons de l’évaluation : éthiques ou morales, réglementaires, économiques, organisationnelles.
Quelles sont les résistances à l’évaluation dans le domaine du travail social et médico-social ?
En quoi l’évaluation constitue-t-elle un enjeu de communication et de pédagogie ?
Quelles sont les confusions possibles entre l’évaluation et d’autres logiques ?
Évaluation est, dans la langue française, un mot attrape-tout. On y accroche des objets divers, qui peuvent relever de la pratique pédagogique, de la gestion, de l'organisation de microsystèmes ou de macrosystèmes, de la construction de dispositifs ou de programmes... On peut ainsi évaluer un élève, évaluer un risque, évaluer un projet, etc.
Évaluation est également un mot spongieux qui, dans son usage courant, peut absorber indifféremment le contrôle, le diagnostic, l'étude d'impact, le suivi, la prospective. Évaluer peut être considéré comme un acte de vérification, dans la mesure où l'on examine si les actions menées dans le cadre d'un programme correspondent aux objectifs annoncés. C'est aussi une activité de conseil, dans la mesure où l'évaluation vise à éclairer la stratégie et à aider à la décision. Ce peut être en outre une façon de rendre compte de l'action conduite et de la mettre en débat.
Acquérir une culture de l'évaluation, et a fortiori se doter d'une expertise individuelle ou collective en matière d'évaluation, suppose que l'on partage une définition de l'évaluation et que l'on en connaisse la ou les finalités.
I - Les raisons de l'évaluation
La volonté de proposer la meilleure prestation possible n'est pas une idée neuve. En effet, l'accompagnement de publics fragilisés, vulnérables, se suffit à lui-même pour exiger de chaque organisation, de chaque salarié la volonté de servir la meilleure pratique et, surtout, la capacité d'interrogation sur sa pratique. La société doit être assurée que les personnes accompagnées, confiées à un établissement ou à un service social, sont traitées dignement, de manière intègre.
Le fait de remplir une mission de service public ou d'utilité sociale implique naturellement l'idée de devoir en rendre compte. Une autre contrepartie garantie...