Contexte
Le secteur médico-social est en pleine mutation pour favoriser l’émergence d’une société plus inclusive et relever les défis de la logique « domiciliaire » identifiée par le rapport Libault remis au ministre de la Santé le 28 mars 2019, qui rappelle la volonté prioritaire de nos concitoyens de vieillir dans ce « chez-soi » qui leur garantit l’expression de leur pleine et entière citoyenneté.
Par ailleurs, cette logique « domiciliaire » s’accompagne d’une autre transformation de taille : le passage d’une logique d’établissement à une logique de « parcours » pour les personnes âgées, validée par la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.
Dans ce cadre, le numérique constitue un levier majeur pour accompagner cette transformation en améliorant la qualité et la continuité de l’accompagnement des personnes, en favorisant la circulation d’informations et en impliquant davantage les usagers dans leur parcours.
Aujourd’hui, les organismes gestionnaires d’établissements et services médico-sociaux pour personnes âgées sont plus ou moins équipés en matière de numérique : certains se sont déjà dotés d’un dossier usager numérique et auront besoin de le rendre interopérable avec les autres systèmes d’information de santé (dossier médical partagé [DMP], messagerie sécurisée en santé…), tandis que d’autres fonctionnent avec des dossiers essentiellement au format papier et devront s’équiper en logiciel, voire en matériel informatique.
Un programme, dénommé « programme ESMS numérique » – qui s’étendra jusqu’en 2022 –, a donc été mis en place par les pouvoirs publics. Piloté par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), il prévoit le déploiement d’une solution de dossier usager informatisé (DUI) dans les structures médico-sociales. La solution devra intégrer la messagerie de santé sécurisant les échanges d’informations entre professionnels. Elle devra communiquer avec le DMP, avec le module de « e-prescription », qui dématérialise la transmission des ordonnances entre les professionnels, et avec les plateformes régionales e-parcours qui assurent la coordination des soins dans les territoires.
À quoi va servir ce nouvel outil d’interopérabilité au sein de nos établissements ? Quelles sont les fonctions qui devront être couvertes par ce DUI et quelles en sont les opportunités pour le pilotage de votre structure ?