L’usage thérapeutique de la réminiscence consiste à rappeler des événements de la vie d’une personne démente à l’aide d’objets quotidiens de sa vie passée (outils, images, sons, etc.).
Cette technique de soins non médicamenteuse place les résidents face à des objets ou à des photos qui les ont marqués positivement dans leur vie antérieure. La finalité est de parvenir à susciter chez eux un souvenir positif, qui les aidera à rétablir la communication et ainsi participer au processus thérapeutique.
Dans la mesure où la mémoire des faits anciens est souvent la dernière à se détériorer dans la maladie d’Alzheimer, la réminiscence demeure un vecteur de communication avec les individus à la mémoire déficiente, même à un stade d’évolution avancé de la maladie.
Cette activité permet aux personnes désorientées de renouer avec leurs souvenirs, de les rassembler, de « reformer le puzzle ». Cela a pour effet de renforcer leur confiance en soi, leur estime et leur identité, des sentiments qui sont généralement défaillants chez elles.
A noter
L’effet antidépresseur de cette activité permet parfois de lever des blocages qui pouvaient affecter la mémoire : « Il existe une corrélation clinique entre dépression et démence de type Alzheimer : les éléments dépressifs conduisent à un affaiblissement des facultés intellectuelles, notamment de la mémoire ; les facultés intellectuelles ont à leur tour un effet dépressiogène en faisant baisser l’estime de soi ; en retour, l’autodépréciation aggrave les déficits intellectuels » (W. Beck, in « Se souvenir d’hier, prendre soin aujourd’hui. Réminiscence, personnes démentes, aidants familiaux », actes de la conférence du Réseau européen de réminiscence, Vienne, 1998 ; traduction : Arlette Goldberg).