Contexte
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a conduit tout le monde, au premier sens du terme, à modifier brutalement son organisation. Les établissements sanitaires et médico-sociaux ont été en première ligne et ont dû rapidement et de façon drastique s’adapter face au risque.
Les Ehpad, tout particulièrement, ont payé un lourd tribut à cette crise compte tenu de la fragilité de la population qu’ils accueillent. Ainsi, ces établissements, dont l’une des orientations premières est de favoriser l’intégration des résidents à la vie de l’établissement en associant le plus possible et le mieux possible les proches et les familles, ont dû interdire les visites, occasionnant parfois des drames relationnels entre les résidents et leurs familles.
Il faut dire que la crise liée à la Covid-19 a bouleversé notre vision du risque. Au début, nous percevions cette crise comme passagère, dangereuse certes, nécessitant la mise en place de gestes barrières, la promotion de gestes professionnels spécifiques ainsi que la mise en place d’une organisation particulière le temps de la crise. Après les longs mois de crise, nous avons appris que le risque fait partie de notre quotidien… et que le rôle du manager est d’accompagner ses collaborateurs dans l’acceptation (et la gestion) de celui-ci.
Il s’agit donc de changer de dimension, de passer du temps court au temps long, d’intégrer le risque dans nos pratiques, d’accepter l’incertitude et de s’inscrire dans une « culture de sécurité » en s’appuyant notamment sur la logique de parcours qui prévaut aujourd’hui au sein des Ehpad.
Si nous ne sommes encore qu’au début de cette mutation, nous allons tenter cependant de tracer quelques pistes en rappelant ce qu’est le risque aujourd’hui au sein d’un Ehpad, en déclinant les moyens pour s’inscrire dans une culture de sécurité et, enfin, en décrivant les quelques outils marquant l’évolution de la culture du risque en Ehpad.